La journaliste espagnole Paloma García Ovejero sera la première femme vice-directrice du Bureau de presse du Saint-Siège à partir du 1er août 2016. Dans un entretien à Zenit, celle qui était jusqu’à présent correspondante à Rome de la radio des évêques espagnols Cope, évoque sa nomination surprise et témoigne de sa « joie ».
Celle qui secondera le laïc américain Greg Burke, succédant au père Federico Lombardi comme directeur, confie sa « surprise » : « Je l’ai su trois jours avant la communication officielle, c’est-à-dire le vendredi 8 juillet. J’ai reçu le matin un appel anonyme (…), c’était le secrétaire de Mgr Angelo Becciu (substitut de la Secrétairerie d’Etat, ndlr) qui m’a convoquée à la Secrétairerie d’État. À ce moment-là, je n’ai pensé à rien ni imaginé quoi que ce soit. J’y suis allée et on m’a dit que le pape voulait me faire une proposition. J’ai répondu oui a priori… Évidemment, cela m’a laissée sous le choc, mais en même temps cela m’a remplie de joie et d’un sens aigu de la responsabilité. »
Au lendemain de cette rencontre, Paloma Garcia Ovejero a pris « le premier avion » pour Madrid, pour voir sa famille : « Je suis l’aînée de sept enfants, et la tante de 9 neveux et nièces (…). Nous avons déjeuné tous ensemble, je leur ai communiqué cette belle nouvelle et le soir, je suis rentrée à Rome. (…) Ils étaient très surpris et en même temps ils étaient contents parce qu’ils ont compris que c’est simplement un changement de mission. (…) Avant c’était pour l’Église espagnole, à travers la radio des évêques ; maintenant, l’Église universelle. »
La journaliste de 40 ans rend hommage au père Lombardi qui quittera son poste après les Journées mondiales de la jeunesse à Cracovie : « J’ai toujours admiré la sagesse du père Lombardi, son humilité, sa discrétion et surtout sa capacité à être paisible face à n’importe quelle situation qui se présentait à lui. J’aimerais vraiment avoir – ou en tout cas apprendre dans le temps – au moins 5% de toutes ses qualités. »
Dans son nouveau rôle, elle souhaite apporter son expérience de journaliste accréditée durant quatre ans au Bureau de presse : « J’ai compris quelles sont les véritables exigences de tous mes collègues ». La première femme vice-directrice refuse un discours féministe : « Pour moi, plutôt que de parler de catégories, il est juste de parler (…) d’une logique de la normalité qui, je crois, est celle que suit le Saint-Père ». Ainsi, estime Paloma Garcia Ovejero, « la nomination de Burke et la mienne ne sont qu’une petite partie de cette réforme de la communication vaticane initiée il y a des mois et qui ira encore de l’avant pendant quelques années ».
La nouvelle « numéro 2 », qui a été reçue par le pape François au matin de sa nomination officielle, évoque cette rencontre au micro de Radio Vatican : « Le pape François nous a demandé que son message parvienne partout. (…) Il sait très bien que la communication est un des piliers du pontificat et de l’Eglise. Il nous a parlé très sérieusement et nous a demandé équilibre, fidélité et clarté, y compris avec lui. »
Avec Constance Roques et Anne Kurian
Paloma García Ovejero et Greg Burke © L'Osservatore Romano
Bureau de presse du Saint-Siège: surprise et joie pour la première vice-directrice
Entretien avec Paloma Garcia Ovejero