Mgr Aldo Pagotto © photo CNBB

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Brésil: démission d’un archevêque qui demande pardon pour ses "erreurs"

Mise en oeuvre de la «tolérance zéro» face aux cas de pédophilie

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Le pape François a accepté, mercredi 6 juillet 2016, la démission de l’archevêque de Paraiba, au Brésil, après une enquête du Saint-Siège sur des prêtres et des séminaristes accusés d’abus sexuels sur des mineurs, accueillis dans son diocèse après avoir été rejetés par d’autres évêques brésiliens.
Mgr Aldo de Cillo Pagotto S.S.S., 66 ans (il est né en septembre 1949), de la congrégation du Saint-Sacrement, était archevêque de Paraiba depuis mai 2004. Il n’est donc pas atteint par la limite d’âge de 75 ans. Sa démission a été interprétée comme la mise en oeuvre du principe de la «tolérance zéro» dans al gestion des cas de pédophilie.
Sa démission a en effet été acceptée selon les normes du « canon » 401 §2 du Code de droit canon qui invoque des questions de « santé » ou une « cause grave », sans préciser. Le Code dit: « L’Évêque diocésain qui, pour une raison de santé ou pour toute autre cause grave, ne pourrait plus remplir convenablement son office, est instamment prié de présenter la renonciation à cet office ».
Les enquêtes ont été menées avant les récentes mesures prises par le pape François – motu proprio du 4 juin 2016 – prévoyant la démission d’évêques qui se seraient montrés « négligents » dans la gestion de cas de pédophilie.
Le site du diocèse indique que l’archevêque a présenté sa démission pour des “motifs de santé”, annonçant que le pape nomme comme administrateur apostolique, en attendant la nomination d’un nouvel archevêque, Mgr Genival Saraiva de França, 78 ans, évêque émérite de Palmares.
Le même site publie une lettre de l’évêque qui fait un bilan de son action. A propos de l’accueil de prêtres et de séminaristes rejetés par d’autres diocèses, il reconnaît ses « erreurs »: “J’ai accueilli des prêtres et des séminaristes, dans l’intention de leur offrir des nouvelles chances de vie”. Il admet que certains ont ensuite été “soupçonnés d’avoir commis des actes mauvais graves, contraires à l’idonéité exigée au sein du ministère sacré”. “J’ai fait des erreurs en ayant trop confiance, avec une miséricorde ingénue”, déclare l’archevêque.
L’archevêque dénonce différentes publications dont ce qu’il appelle une « lettre diffamatoire » et affirme avoir la « conscience en paix ». Il demande pardon à ceux qu’il a fait souffrir.
En attendant le résultat des enquêtes, dès août 2015, le Vatican avait retiré à l’archevêque le pouvoir d’ordonner des prêtres ou des diacres, ou d’accueillir des prêtres ou de nouveaux séminaristes expulsés par d’autres diocèses, pour soupçons d’abus sexuels sur mineurs.
Par cette démission, l’Eglise catholique atteste la mise en oeuvre sur le terrain de la « tolérance zéro » inscrite dans les lois promulguées par Benoît XVI et par le pape François.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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