Interview du pape François par Stefania Falasca dans Avvenire, capture

Interview du pape François par Stefania Falasca dans Avvenire, capture

«Avec nos frères orthodoxes, nous sommes en chemin, ce sont des frères, nous nous aimons»

Entretien du pape avec Stefania Falasca dans Avvenire (4/5)

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Le pape François évoque de nombreuses rencontres avec les orthodoxes comme de celle avec le patriarche Bartholomée et l’archevêque Hiéronyme d’Athènes, à Lesbos, en Grèce: « Nous nous sommes sentis un. Nous étions un. Un », confie-t-il dans une interview accordée à Stefania Falasca publiée dans le quotidien catholique italien Avvenire, jeudi 17 novembre 2016 où il affirme un lien spécial avec l’orthodoxie.
« La fraternité se sent, constate le pape. Il y a Jésus au milieu. Pour moi, ce sont tous des frères. Nous nous bénissons mutuellement, un frère bénit l’autre. Lorsqu’avec le patriarche Bartholomée et Hiéronyme nous sommes allés à Lesbos en Grèce pour rencontrer les réfugiés, nous nous sommes sentis un. Nous étions un. Un. Quand je suis allé chez le patriarche Bartholomée au Phanar d’Istanbul pour la fête de saint André, pour moi cela a été une grande joie. »
Il souligne le lien spécial avec les orthodoxes : « Avec nos frères orthodoxes, nous sommes en chemin, ce sont des frères, nous nous aimons, nous nous faisons du souci ensemble, ils viennent étudier chez nous et avec nous. Bartholomée aussi a étudié ici. » Le futur patriarche était alors logé au Séminaire pontifical français de Rome.
Il rapporte cette jolie anecdote à propos du patriarche Bartholomée : « À Lesbos, tandis que nous étions ensemble à saluer tout le monde, il y avait un enfant vers lequel je m’étais penché. Mais je n’intéressais pas cet enfant, il regardait derrière moi. Je me suis retourné et j’ai vu pourquoi : Bartholomée avait les poches pleines de bonbons et il les donnait à des enfants. Voilà Bartholomée : un homme capable, parmi beaucoup de difficultés, de mettre en œuvre le grand concile orthodoxe, de parler de théologie à haut niveau et d’être simple avec les enfants. »
Il ajoute : « Quand il venait à Rome, il occupait à Sainte Marthe la chambre dans laquelle je suis maintenant. Le seul reproche qu’il m’a fait est d’avoir dû changer de chambre! »
La rencontre avec le patriarche Élie en Géorgie a  impressionné le pape François: « En Géorgie, j’ai rencontré le patriarche Élie qui n’était pas allé en Crète pour le Concile orthodoxe. L’harmonie spirituelle que j’ai eue avec lui a été profonde. Je me suis senti devant un saint, un homme de Dieu m’a pris la main, m’a dit de belles choses, plus par ses gestes que par ses paroles. Les patriarches sont des moines. Tu vois derrière une conversation que ce sont des hommes de prière. »
Le pape trouve pour chaque personne rencontrée une caractéristique particulière : « Cyrille est un homme de prière. Le patriarche copte Tawadros aussi, que j’ai rencontré, enlevait ses chaussures en entrant dans l’église pour aller prier. Le patriarche Daniel de Roumanie, il y a un an, m’a offert un ouvrage en espagnol sur saint Sylvestre du Mont Athos, je lisais déjà à Buenos Aires la vie de ce grand saint moine : « Prier pour les hommes, c’est verser son sang ». Les saints nous unissent dans l’Église en actualisant son mystère. »
Le pape évoque ce dialogue incroyable du pape Jean-Paul Ier avec le métropolite russe Nikodim « qui est mort dans ses bras et, dans cette étreinte de son frère évêque de Rome, Nikodim lui a dit des choses très belles sur l’Église ». Il se souvient aussi des funérailles de saint Jean-Paul II, ou « il y avait tous les chefs des Églises d’Orient : c’est cela la fraternité ».
Avec Anita Bourdin et une traduction de Constance Roques

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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