Le pape François a cité en exemple une religieuse argentine dont il n’a pas dit le nom, lors de sa rencontre avec les supérieures générale, en la salle Paul VI du Vatican, le 12 mai.
Selon un journaliste italien, Nello Scavo, il s’agit d’une carmélite d’Argentine, enseignante, sœur Martha Pelloni, qui a fondé le réseau Red Infancia Robada (Réseau de l’enfance volée), pour la protection des mineurs, en 2008, une Organisation non gouvernementale composée de 21 forums sociaux argentins. Sœur Martha est une figure clef dans les batailles contre les boss du trafic de drogue et contre les trafiquants d’êtres humains. Elle était candidate au Prix Nobel de la Paix en 2005.
« En Argentine, a raconté le pape, je me souviens d’une sœur, une brave femme, et elle travaille encore, elle a presque mon âge et travaille contre les trafiquants de jeunes, de personnes ». À l’époque de la dictature, « ils voulaient l’envoyer en prison », a-t-il dit. Les autorités faisaient pression sur l’archevêque, et sur la supérieure provinciale, « car, disaient-ils, cette femme est communiste ». Cette religieuse « a sauvé tant de jeunes filles! », s’est exclamé le pape.
Le pape s’est souvenu d’un autre épisode, survenu après la période de la junte militaire quand il était archevêque de Buenos Aires et que sœur Martha a dû affronter de nouveaux obstacles : elle avait été calomniée jusqu’à Rome. Et l’archevêque de Buenos Aires l’a rencontrée alors qu’elle venait de recevoir une lettre de Rome – « je ne vous dirai pas d’où », a dit le pape François -: « Que dois-je faire ? » lui a demandé la religieuse.
« Tu veux obéir à l’Église ? a demandé l’archevêque. Réponds que tu seras obéissante à l’Église, puis va chez ta supérieure, dans ta communauté, chez ton évêque – c’était moi a souligné le pape – et l’Église dira ce que tu dois faire… L’Église … pas une lettre envoyée de 12 000 km d’ici. »
Le pape a encouragé les religieuses à continuer à travailler selon « leur charisme » envers et contre tout : « Vous devez le faire ! a-t-il insisté. Car votre charisme vous le demande. »
Il a ajouté : « Nous évêques, nous devons veiller sur ces femmes, a déclaré le pape, qui sont les icônes de l’Église, quand elles font des choses difficiles et sont calomniées, persécutées. Être persécuté est la dernière des béatitudes, n’est-ce pas ? » Du reste, « le Seigneur nous a dit : « Heureux êtes-vous quand on vous insulte et persécute… »
Avec une traduction d’Océane Le Gall
Soeur Martha Pelloni, Red Infancia Robada
Argentine: sœur Martha Pelloni, témoignage du pape François
«Heureux êtes-vous quand on vous insulte et persécute…»