Angélus du 6 janvier 2019, capture Vatican Media

Angélus du 6 janvier 2019, capture Vatican Media

Angélus : celui qui rencontre Jésus change de chemin

Paroles avant la prière mariale (Traduction intégrale)

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Comme les mages, « chaque fois qu’un homme ou une femme rencontre Jésus, il change de chemin, il revient à la vie d’une façon différente », a affirmé le pape François lors de l’angélus de ce 6 janvier 2018, en la fête de l’Épiphanie.
« Le salut offert par Dieu dans le Christ est pour tous les hommes, proches et lointains, a-t-il affirmé dans sa méditation, place Saint-Pierre. Il n’est pas possible de “s’emparer” de cet Enfant : il est un don pour tous. »
Le pape a invité la foule à se laisser « éclairer par la lumière du Christ qui provient de Bethléem » : « Ne laissons pas nos peurs nous fermer le cœur, mais ayons le courage de nous ouvrir à cette lumière douce et discrète. »
Voici notre traduction des paroles prononcées par le pape avant l’angélus.
Paroles du pape avant l’angélus
Chers frères et sœurs, bonjour !
Aujourd’hui, solennité de l’Épiphanie du Seigneur, c’est la fête de la manifestation de Jésus symbolisée par la lumière. Dans les textes prophétiques, cette lumière est promesse. Isaïe, en effet, s’adresse à Jérusalem par ces paroles : « Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. » (60,1). L’invitation du prophète apparaît surprenante, parce qu’elle se situe au lendemain du dur exil et des nombreuses vexations que le peuple avait endurées.
Cette invitation, aujourd’hui, résonne aussi pour nous qui avons célébré la Naissance de Jésus et nous encourage à nous lever, à nous laisser rejoindre par la lumière de Bethléem. Nous aussi nous sommes invités à ne pas nous arrêter aux signes extérieurs de l’événement, mais à repartir de lui pour parcourir d’une vie nouvelle notre chemin d’hommes et de croyants.
La lumière que le prophète Isaïe avait annoncée, est présente et rencontrée dans l’Evangile. C’est Jésus, né à Bethléem, cité de David, qui est venu apporter le salut aux proches et aux lointains, à tous. L’évangéliste Matthieu montre différentes façons de rencontrer le Christ et de réagir à sa présence. Par exemple, Hérode et les scribes de Jérusalem ont un cœur dur, qui s’obstine et refuse la visite de cet Enfant. C’est une possibilité : se fermer à la lumière. Ils représentent tous ceux qui, aujourd’hui aussi, ont peur de la venue de Jésus et ferment leur cœur aux frères et aux sœurs qui ont besoin d’aide. Hérode a peur de perdre le pouvoir et ne pense pas au vrai bien des personnes, mais à son intérêt personnel. Les scribes et les chefs du peuple ont peur parce qu’ils ne savent pas regarder au-delà des certitudes, ne réussissant pas à saisir la nouveauté qui est en Jésus.
L’expérience des mages est en revanche très différente (cf. Mt 2,1-12). Venus de l’Orient, ils représentent tous les peuples éloignés de la foi juive traditionnelle. Et pourtant, ils se laissent conduire par l’étoile et affrontent un voyage long et risqué pour parvenir à destination et connaître la vérité sur le Messie. Les Mages étaient ouverts à la “nouveauté”, et c’est à eux que se révèle la nouveauté la plus grande et la plus surprenante de l’histoire : Dieu fait homme. Les Mages se prosternent devant Jésus et lui offrent des dons symboliques : de l’or, de l’encens et de la myrrhe ; parce que la recherche du Seigneur implique non seulement la persévérance sur le chemin, mais aussi la générosité du cœur. Et enfin, ils regagnent « leur pays » (v. 12) ; et l’Evangile dit qu’ils y retournent par “un autre chemin”. Frères et sœurs, chaque fois qu’un homme ou une femme rencontre Jésus, il change de chemin, il revient à la vie d’une façon différente, il revient renouvelé, “par un autre chemin”. Ils regagnent leur pays en emportant en eux le mystère de ce Roi humble et pauvre ; et nous pouvons imaginer qu’ils racontèrent à tout le monde l’expérience vécue : le salut offert par Dieu dans le Christ est pour tous les hommes, proches et lointains. Il n’est pas possible de “s’emparer” de cet Enfant : il est un don pour tous.
Nous aussi, faisons un peu de silence dans notre cœur et laissons-nous éclairer par la lumière du Christ qui provient de Bethléem. Ne laissons pas nos peurs nous fermer le cœur, mais ayons le courage de nous ouvrir à cette lumière douce et discrète. Alors, comme les Mages, nous éprouverons « une très grande joie » (v. 10) que nous ne pourrons pas garder pour nous. Que la Vierge Marie, étoile qui nous conduit à Jésus, et Mère qui montre Jésus aux Mages et à tous ceux qui s’approchent d’elle, nous soutienne dans ce chemin.
Traduction de Zenit, Anne Kurian

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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