Messe à Rabat, Maroc © Vatican Media

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Andrea Tornielli commente l’homélie du pape François à Rabat

Dieu « cherche toutes les occasions de pardonner »

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Dieu « n’a pas peur d’entrer dans l’obscurité du péché » et « cherche toutes les occasions de pardonner », écrit Andrea Tornielli, directeur de la direction éditoriale du Dicastère pour la communication, commentant l’homélie du pape François prononcée à la messe du dimanche 31 mars 2019, à Rabat, capitale du Maroc, dans l’éditorial du Vatican News en italien du 31 mars.
Le pape a réfléchi sur une parabole du Fils prodigue, « image de la miséricorde infinie du Père », rappelle Tornielli. Le pape a expliqué qu’en disant à son fils aîné « Tout ce qui est à moi est à toi » (Lc 15, 31), le Père « ne fait pas seulement référence aux biens matériels, mais à la participation à son amour et à sa compassion ». « Voilà le plus grand héritage et la plus grande richesse du chrétien, a souligné le pape. Parce que, au lieu de nous mesurer ou de nous classifier en nous basant sur une condition morale, sociale, ethnique ou religieuse, nous pouvons reconnaître qu’il existe une autre condition que personne ne pourra annuler ni annihiler puisqu’elle est pur don : notre condition d’enfants aimés, attendus et fêtés par le Père. »
Andrea Tornielli note qu’il s’agit d’« une parabole dérangeante », d’« une parabole difficile à comprendre et plus encore à accepter ». Plusieurs questions se posent à nous aujourd’hui, dit-il : « Pourquoi le Père accueille-t-il à bras ouverts ce fils qui sent mauvais et qui en était réduit à faire paître les porcs après une vie dissolue ? Pourquoi organise-t-il une grande fête pour son retour ?  … Pourquoi ne le met-il pas en quarantaine, ne lui fait-il pas faire une juste pénitence, ne lui impose-t-il pas une période de rééducation comme nous l’aurions fait nous-mêmes ? »
« C’est dans la réponse à ces questions, poursuit Tornielli, que se trouve le cœur du message de la miséricorde divine, gratuite et surabondante. Celle d’un Dieu pour qui il n’y a pas les purs et les impurs, mais pour qui tous sont aidés à se relever pourvu qu’ils se laissent embrasser… Cette miséricorde est une caractéristique divine, loin de nos mesquineries et de nos calculs. »
Tornielli pense que « nous nous retrouvons tous dans l’attitude du fils aîné, qui réagit mal devant cet amour gratuit et débordant du Père pour son autre fils ».
« Il y a un grand enseignement dans cette parabole, écrit-il, si difficile à accepter pour beaucoup de nous, « fils aînés » qui nous considérons supérieurs, justement, observants, différents par rapport aux pécheurs ‘impurs’ ».
« Le fils ainé, conclut le directeur de la direction éditoriale du Dicastère pour la communication, est appelé à participer à la fête pour son frère retrouvé et il est surtout appelé à reconnaître que son plus grand héritage et sa plus grande richesse sont justement de prendre part – et de chercher à se l’approprier – à cette miséricorde sans fin. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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