« Agir avec solidarité, c’était le vrai message des pères fondateurs de l’Union européenne », déclare Martin Schulz à Radio Vatican.
Le Prix Charlemagne a été conféré au pape François ce vendredi 6 mai à 12h au Vatican, en présence, notamment, de la chancelière allemande, Angela Merkel, et des trois présidents des institutions européennes : Martin Schulz pour le Parlement, Donald Tusk pour le Conseil et Jean-Claude Juncker pour la Commission européenne.
M. Schulz évoque, au micro de Gudrun Sailer, pour Radio Vatican en allemand, les interventions du pape sur l’immigration en Europe : « Beaucoup critiquent l’Europe, mais le pape se distingue de la plupart d’entre eux parce qu’il ne fait pas qu’avancer des critiques, il nous rappelle que nous pourrions faire mieux si nous recourions à nos formes traditionnelles de coopération mais surtout à nos valeurs traditionnelles. Le pape, fils d’immigrés italiens en Argentine et pendant de longues années archevêque de Buenos Aires, a connu un autre univers que le milieu privilégié dans lequel nous vivons, nous, les européens. C’est pourquoi il veut nous ouvrir les yeux et nous faire réfléchir, nous faire prendre conscience que nous devons être reconnaissants, avoir de la gratitude, pour ce monde merveilleux qu’est l’Europe et dans lequel il nous est permis de vivre. C’est ce qui fait de lui un grand européen. »
Face aux défis de cette année 2016, il ajoute : « J’espère vraiment que la phrase de Jean Monnet, un des pères fondateurs de l’Union européenne, selon laquelle la construction de l’Europe devrait se réaliser par des actions reposant sur le principe de solidarité, se reflète dans ce que le pape a fait à Lesbos. Si en Europe il y a des chefs d’Etat qui disent être à la tête d’un pays catholique et de ne donc pas pouvoir accueillir des musulmans, alors que le pape va à Lesbos et revient au Vatican avec des familles de religion musulmane pour le mettre à l’abri, ceci est une superbe leçon pour tous ceux qui pensent comme ces chefs d’Etats. Agir avec solidarité, c’est ça ! Et c’était le vrai message des pères fondateurs de l’Union européenne. »
Il se dit certain que le message du pape à Lesbos a été entendu : « J’en suis absolument sûr. La très haute autorité morale que représente le chef de l’Eglise catholique dans les pays de tradition catholique, incite très certainement beaucoup de personnes à réfléchir. »
Le pape François reçoit Martin Schulz, 6 mai 2016, L'Osservatore Romano
La solidarité, "vrai message des pères fondateurs de l’Europe", par Martin Schulz
A l’occasion de la remise du Prix Charlemagne au pape François