Carte de l'intolérance religieuse 2016 © AED

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«Si nous voulons la paix, nous devons protéger la liberté religieuse », par Marc Fromager

Le Rapport 2016 de l’Aide à l’Église en détresse

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« Si nous voulons la paix, nous devons protéger la liberté religieuse » déclare Marc Fromager, directeur de l’AED-France en conclusion du Rapport 2016 de l’Aide à l’Église en détresse (AED) : « N’oublions pas le lien ineffable entre la liberté religieuse et la paix. »
Publié le 15 novembre 2016, le Rapport a étudié 196 pays. 38 parmi eux « ont montré des preuves indubitables de violations importantes de la liberté religieuse », indique un communiqué de l’AED. Fondée en 1947 dans un « esprit de réconciliation », l’AED est aujourd’hui une fondation internationale de droit pontifical.
L’AED « déplore » aussi une « nouvelle vague de répression », non liée à l’islam, sur les groupes religieux, signalée en Chine et au Turkménistan. Et dénonce « toujours un déni systématique des droits de l’homme dans les pays les plus discriminés que sont la Corée du Nord et l’Érythrée. »
« Si nous voulons la paix, nous devons protéger la liberté religieuse, rappelle Marc Fromager, directeur de l’AED en conclusion du Rapport. « N’oublions pas le lien ineffable entre la liberté religieuse et la paix. »
« Et pour avoir une paix pérenne, poursuit-il, nous appelons à une vigilance particulière sur l’éducation des plus jeunes. Une génération sans scolarité – car empêchée à cause de conflit comme en Syrie – est une génération perdue qui pourra facilement se rallier à des groupes extrémistes, faute de perspectives ».
Le Rapport identifie également un « nouveau phénomène de violence qualifié d’hyper-extrémisme islamiste », un « facteur clé » de la migration massive des populations fuyant des pays tels que l’Afghanistan, la Somalie et la Syrie, qui se retrouvent dans le « nombre record de réfugiés de 2015 (65,3 millions selon l’ONU) ».
Les principales caractéristiques d’ « hyper-extrémisme islamiste », souligne le Rapport,  sont « une tentative systématique d’expulsion de tous les groupes dissidents – y compris les modérés – avec un niveau de cruauté sans précédent, aidé d’un réseau mondial et de l’utilisation active des médias sociaux ».
De juin 2014 à juin 2016, période d’étude du Rapport, les attaques liées à l’« hyper extrémisme » « ont touché 1 pays sur 5 dans le monde – de l’Australie à la Suède, en passant par 17 pays africains ».
L’AED met en garde « contre la tentative généralisée des groupes islamistes de remplacer le pluralisme par une monoculture religieuse, notamment au Moyen-Orient, mais aussi en Afrique ou dans le sous-continent asiatique ».
L’AED a été fondée en 1947, indique sa page française en ligne, au lendemain de la seconde Guerre Mondiale, par un religieux hollandais, le Père Werenfried. Elle soutient les chrétiens dans le monde, là où ils sont confrontés à des difficultés matérielles ou à des persécutions.
La mission de l’AED était au départ localisée en Allemagne et Europe de l’Est. Elle s’est développée au fil des années et en fonction des besoins et des appels des papes successifs en Asie, en Amérique latine, en Afrique puis au Moyen-Orient. En 2015, l’AED compte 21 pays donateurs, dont la France.
Les trois missions de l’AED, définies par son fondateur, sont : informer sur la situation des chrétiens et sur l’état de la liberté religieuse dans le monde; prier pour les chrétiens qui souffrent; partager c’est-à-dire soutenir financièrement des projets en lien avec l’Église locale.
Aujourd’hui, on estime que 75% des victimes de la persécution pour motifs religieux sont des chrétiens et que 200 millions de chrétiens ne peuvent pas vivre leur foi librement.
L’AED finance plus de 5000 projets par an dans 150 pays. Les aides de l’AED sont avant tout pastorales et répondent toujours aux demandes des évêques locaux (aide de séminaristes à travers des bourses d’étude, construction d’églises, diffusion de bible en langue locale). Depuis quelques années, l’AED déploie également des aides d’urgence auprès notamment des réfugiés : par exemple plus de 4 millions pour les réfugiés irakiens depuis l’été 2014, et plus de 6 millions pour les réfugiés syriens depuis le début de la guerre en mars 2011)
L’AED a aussi pour mission de défendre la liberté religieuse dans le monde, qu’elle promeut en tant que droit fondamental de la personne humaine, quelle que soit la religion concernée. Elle agit par ses déclarations et les appels qu’elle lance pour sensibiliser l’opinion publique et les décideurs. Agissant dans 150 pays touchés par la persécution religieuse ou le dénuement, l’AED est un observateur privilégié des enjeux géopolitiques de ces pays. Elle mène un travail de recueil d’informations, de contacts, d’observation et d’analyse de ces situations, et publie un Rapport sur la liberté religieuse dans le monde.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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