Dès son arrivée sur le sol irlandais ce 25 août 2018, devant les autorités du pays, le pape a condamné les « crimes ignobles » des abus sexuels commis au sein de l’Eglise. Il a exprimé son indignation, sa souffrance et sa honte, en solidarité avec les victimes. Il faut éliminer ce fléau, « quel que soit le prix », a-t-il martelé.
Au premier jour de son 24e voyage apostolique qui a lieu dans le cadre de la Rencontre mondiale des familles, après avoir été reçu par le président Michael Higgins au palais Áras an Uachtaráin, le pape a rejoint le Château de Dublin pour rencontrer les autorités civiles et diplomatiques de l’Ile d’Emeraude.
Alors que la société irlandaise a été secouée ces dernières décennies par des révélations d’abus perpétrés au sein de communautés religieuses, le pape a déclaré, dans son premier discours : « Je ne peux que reconnaître le grave scandale causé en Irlande par les abus sur les mineurs de la part des membres de l’Église chargés de les protéger et de les éduquer. »
« L’échec des autorités ecclésiastiques – évêques, supérieurs religieux, prêtres et autres – pour affronter de manière adéquate ces crimes ignobles a justement suscité l’indignation et reste une cause de souffrance et de honte pour la communauté catholique. Moi-même je partage ces sentiments », a assuré le pape.
Eliminer ce fléau, quel que soit le prix
Le pape argentin a redit sa résolution de tolérance zéro contre ces crimes : « Mon prédécesseur, le pape Benoît, n’a pas épargné les mots pour reconnaître la gravité de la situation et demander que soient prises des mesures ‘vraiment évangéliques, justes et efficaces’ en réponse à cette trahison de la confiance. Son intervention franche et résolue continue à servir d’encouragement aux efforts des autorités ecclésiales pour remédier aux erreurs passées et adopter des règles rigoureuses visant à assurer que cela ne se reproduise pas de nouveau. »
« Je souhaite que la gravité des scandales des abus, qui ont fait émerger les défaillances de beaucoup, serve à souligner l’importance de la protection des mineurs et des adultes vulnérables de la part de toute la société », a-t-il ajouté en évoquant sa récente lettre à tout le Peuple de Dieu à ce sujet : « j’ai confirmé l’engagement, ou plutôt un plus grand engagement, pour éliminer ce fléau dans l’Eglise ; quel que soit le prix, moral, et de souffrance ».
Soulignant que chaque enfant est « un don précieux de Dieu », le pape François a aussi rappelé que « l’Église en Irlande a joué, dans le passé et le présent, un rôle de promotion du bien des enfants qui ne peut pas être occulté ».
Avec le premier ministre d'Irlande Leo Varadkar au Château de Dublin, capture Vatican Media
Abus sexuels : l'indignation, la souffrance et la honte du pape François
Il condamne « ces crimes ignobles » devant les autorités irlandaises