« Les recommandations de « Comme une mère aimante » sont appliquées », a affirmé le pape François évoquant le document sur l’action de l’Église pour la protection des mineurs et des adultes vulnérables.
« On fait un jury pour chaque évêque, mais ce n’est pas le même, a expliqué le pape lors de la conférence de presse qu’il a donnée dans l’avion qui le ramenait de Dublin à Rome, le 26 août 2018, après deux jours de voyage en Irlande. Cet évêque doit être jugé et le pape fait un jury qui soit davantage capable de prendre ce cas. »
Le « motu proprio » qui a pour titre « Comme une mère aimante », a été publié le 4 juin 2016 et dit que les évêques ayant fait preuve de « négligence » dans la gestion des cas de pédophilie devront quitter leurs fonctions.
Voici notre traduction des paroles du pape
MD
Conférence de presse dans l’avion Dublin-Rome (4)
Paddy Agnew, “Sunday Independent” – Saint-Père, merci et bonsoir. Hier, Marie Collins, la victime Marie Collins, que vous connaissez bien, a déclaré qu’elle n’était pas favorable à l’institution de nouveaux tribunaux d’enquête du Vatican sur le problème des abus sexuels, et en particulier des fameux tribunaux d’enquête sur les évêques, sur la responsabilité des évêques (bishop accountability). Pourquoi considère-t-elle qu’ils ne sont pas nécessaires ?
Pape François – Non, non, ce n’est pas cela. Ce n’est pas cela. Marie Collins est un peu fixée sur l’idée… – j’ai beaucoup d’estime pour Marie Collins, parfois nous l’appelons au Vatican pour qu’elle donne des conférences –, elle est restée fixée sur l’idée de ce document « Comme une mère aimante », dans lequel on disait que, pour juger les évêques, il serait bien de faire un tribunal spécial. Ensuite, on a vu que ce n’était pas praticable et que cela ne conviendrait pas non plus aux différentes cultures des évêques qui doivent être jugés. On prend la recommandation de « Mère aimante » et on fait un jury pour chaque évêque, mais ce n’est pas le même. Cet évêque doit être jugé et le pape fait un jury qui soit davantage capable de prendre ce cas. C’est quelque chose qui fonctionne mieux, y compris parce que, pour un groupe d’évêques, laisser le diocèse pour cela n’est pas possible. Ainsi les tribunaux, les jurys changent. Et c’est ce que nous avons fait jusqu’à maintenant. Un certain nombre d’évêques ont été jugés : le dernier est celui de Guam, l’archevêque de Guam, qui a fait appel et j’ai décidé – parce que c’était un cas très, très complexe – d’user d’un droit que j’ai, de prendre sur moi l’appel et de ne pas l’envoyer au tribunal d’appel qui fait son travail avec tous les prêtres, mais je l’ai pris sur moi. J’ai fait une commission de canonistes pour m’aidait et ils m’ont dit que, sous peu, dans un mois au plus, la « recommandation » sera faite pour que je prononce le jugement. C’est un cas compliqué, d’un côté, mais pas difficile, parce que les évidences sont très claires ; du côté des évidences, elles sont claires. Mais je ne peux pas juger à l’avance. J’attends le rapport et je jugerai ensuite. Je dis que les évidences sont claires parce que ce sont celles qui ont conduit le premier tribunal à la condamnation. C’est le dernier cas. Maintenant il y en a un autre en cours, nous verrons comment il se terminera. Mais c’est clair, j’ai dit à Marie : l’esprit, et aussi les recommandations de « Comme une mère aimante » sont appliquées : un évêque doit être jugé par un tribunal, mais ce n’est pas toujours le même tribunal parce que ce n’est pas possible. Elle [Marie Collins] n’a pas bien compris cela, mais quand je la verrai – parce qu’elle vient parfois au Vatican, nous l’appelons – je le lui expliquerai plus clairement. Je l’aime bien.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
Rencontre avec la presse, vol Cracovie-Rome, 31 juillet 2016, capture TV2000
Abus sexuels : il y a un jury pour chaque évêque, explique le pape
Conférence de presse dans l’avion Dublin-Rome (4)