« Chantier sur la grande coupole », c’est ce qu’annonce L’Osservatore Romano du 4 mars 2020: ce sera la dernière phase de la restauration de la façade de Saint-Pierre commencée en l’An 2 000, notamment pour restaurer et protéger la pierre de travertin.
Déjà, un « imposant échafaudage » est visible depuis la Via della Conciliazione.
Luca Virgilio, architecte de la Fabrique de Saint Pierre, explique les détails de cette opération de « restauration de la façade extérieure de la basilique et des coupoles dites mineures », « Grégorienne et Clémentine ».
Il raconte: « La restauration de la grande coupole de la basilique Saint-Pierre, en particulier le tambour, a commencé le 2 septembre 2019 avec le montage de l’échafaudage. Le tambour est caractérisé « par la présence de seize contreforts qui marquent toute la surface architecturale ». L’intervention, explique l’architecte, « est divisée en deux grands lots qui comprennent chacun huit secteurs du tambour ». Elle a commencé par la partie avant du bâtiment, celle qui donne sur la place, afin d’être la première à être démontée pour permettre aux pèlerins et aux visiteurs « d’apprécier la façade principale de la coupole dans son intégrité retrouvée et dans sa blancheur originelle ». »
Il rappelle qu’après la restauration pour l’An 2000, en 2007, « la restauration des façades extérieures a été entamée et plus tard les deux coupoles mineures Grégorienne et Clémentine, pour une superficie totale de plus de 35 000 mètres carrés ».
Il explique aussi que le tambour « couvre une surface totale de 8 900 mètres carrés de travertin, y compris les surplombs architecturaux et la surface des seize contreforts, tandis que le “mâle” du tambour couvre une surface de 440 mètres carrés de maçonnerie de briques apparentes ».
La hauteur totale du tambour « est de 36,63 mètres, la circonférence à la base des colonnes des contreforts est de 168 mètres ; celle à la base des fenêtres est de 153 mètres ».
Les coupoles mineures, ajoute l’architecte, « sont presque identiques en forme et en surface, chacune avec une surface équivalente à 1 345 mètres carrés ».
Ce projet « a été créé et développé dans l’intention de satisfaire à la fois les exigences esthétiques et fonctionnelles ». En fait, si l’un des objectifs est de « redonner son ancienne splendeur à la structure architecturale complexe de la basilique, il est en revanche nécessaire de rétablir les caractéristiques mécaniques d’efficacité et de sécurité de la pierre qui compose les éléments architecturaux ».
En somme, « la surface totale du tambour est supérieure de plus de deux mille mètres carrés à l’ensemble de la façade, qui représente une surface totale de sept mille mètres carrés de travertin ».
L’échafaudage métallique, « depuis le niveau du sol de la terrasse, qui se trouve à environ 43 mètres au-dessus du sol de la basilique, permettra d’atteindre le niveau le plus élevé du bâtiment à restaurer, à environ 80 mètres, correspondant à ce qu’on appelle le ”tour des montagnes” au-dessus du grenier du tambour de la coupole ».
En tout, la restauration nécessite des enquêtes de diagnostic et la réalisation d’un relevé par scanner laser, qui « sert à mieux comprendre la structure architecturale complexe conçue par Michel-Ange et Giacomo Della Porta ».
Ce graphique élaboré rassemble « toutes les informations concernant l’état de conservation des matériaux et les différents types de détérioration et d’altération, d’origine chimique, physique et mécanique, présents sur la pierre ».
Les restaurateurs réalisent aussi « des graphiques et sont illustrés, à travers une légende, tous les travaux de restauration effectués au fil du temps ».
Le travail comprend en outre l’étude « de fragments de pierres, d’enduits et de dépôts de particules, la révision du système de protection contre la foudre et, enfin, le nettoyage, la consolidation et la protection du parement en pierre ».
Finalement, « le nettoyage, la consolidation et la protection sont les trois points principaux des interventions visant à protéger » le tambour.
Les solutions choisies doivent « respecter le principe de distinction et de réversibilité de l’intervention elle-même », fait observer l’architecte, en garantissant « la lecture de ce qui s’est passé en quatre siècles d’histoire, depuis les effets que le passage du temps a produits sur le matériau jusqu’à ce qui s’est passé le jour de la pose des pierres de taille ».
Pour ce qui est du « nettoyage du parement en pierre », il doit éviter de « blanchir complètement la surface de la pierre, en préservant la précieuse ”patine historique” de l’ouvrage: c’est de là que viendra le ”nouveau regard” qui apparaîtra à nos yeux une fois la restauration terminée », insiste Luca Virgilio.
Avec une traduction d’Hélène Ginabat