« À Jérusalem, le monde rend hommage aux victimes de la Shoah » titre L’Osservatore Romano du 25 janvier 2020 en italien.
Le quotidien du Vatican cite d’emblée les paroles du président allemand Frank Walter Steinmeier, lors du Forum international sur l’Holocauste: « L’homicide de masse industrielle de six millions de juifs, le pire crime de l’histoire de l’humanité, a été commis par mes compatriotes. Je suis ici, opprimé par un lourd sentiment de faute historique. Je m’incline avec une profonde douleur. »
Le Forum s’est déroulé, le 23 janvier, au mémorial de Yad Vashem (Jérusalem), avec la participation de plus de 40 chefs d’État, à l’occasion du 75e anniversaire de la libération du camp d’extermination nazi d’Auschwitz, le 27 janvier 1945.
Le président Steinmeier a déploré la persistance de la « haine »: « Je voudrais pouvoir dire, que nous, les Allemands, nous avons appris de l’histoire une fois pour toutes. Mais je ne peux pas le dire, alors que la haine se répand ».
Le quotidien du Vatican signale au même moment la présence d’une délégation musulmane à Auschwitz aux côtés du Comité juif américain: « A Auschwitz, une visite très importante a eu lieu : celle, commune, d’une délégation de la Ligue mondiale musulmane guidée par Mohammad bin Abdul Karim Issa, et du Comité juif américain avec à sa tête le directeur exécutif David Harris. Et c’est la première fois, comme le souligne le « Jerusalem Post », qu’un dirigeant musulman de si haut rang vient en Pologne rendre hommage aux victimes de la Shoah. »
L’Osservatore Romano relève aussi la détermination des participants du Forum à lutter contre l’antisémitisme: « Toutes les personnes présentes, unies pour souligner le devoir de lutter contre l’antisémitisme, étaient unanimes sur ce dernier aspect préoccupant. Mais à cette occasion, l’histoire a divisé la géopolitique du souvenir. En effet, si le Forum a rassemblé les dirigeants mondiaux déterminés à lutter contre toute résurgence antisémite, il ne semble pas avoir entièrement saisi l’invitation du président israélien Reuven Rivlin à « laisser la recherche historique aux historiens ». Cela a été évident dans l’opposition politique entre la Russie et certains pays de l’est. »
Rappelons que pour sa part le Saint-Siège a été représenté à ce Forum par une délégation guidée par le cardinal Kurt Koch.
Le pape François avait reçu en début de semaine une délégation du Centre Simon Wiesenthal (Los Angeles). Le pape a déploré des manifestation barbares aujourd’hui encore de l’antisémitisme en disant notamment: « Je ne me lasse pas de condamner fermement toute forme d’antisémitisme », déplorant des « recrudescences barbares de l’antisémitisme ».
Il dénonçait « une indifférence égoïste » croissante qui prépare « des terrains fertiles aux particularismes et aux populismes que nous voyons autour de nous » et sur lesquels « la haine grandit rapidement ».
Il faut, recommandait-il, traiter « le problème à sa racine » et pour cela, exhorte-t-il, « nous devons (…) nous engager aussi à défricher le terrain sur lequel pousse la haine, en y semant la paix ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat