Au cours d’un pèlerinage de près de 2h30 à la Portioncule d’Assise le 4 août 2016, le pape François a exhorté les chrétiens à être « d’humbles signes de pardon et des instruments de miséricorde ». Joignant l’acte à la parole, il a spontanément proposé de confesser, au côté d’autres prêtres, des fidèles présents dans la basilique Sainte-Marie-des-Anges.
A la chapelle de la Portioncule, lieu du « Grand pardon » d’Assise, le pape a assuré : « Le monde a besoin de pardon ; trop de personnes vivent enfermées dans la rancœur et couvent la haine, parce qu’incapables de pardon, ruinant leur propre vie et celle d’autrui au lieu de trouver la joie de la sérénité et de la paix. »
Le pape a souligné la difficulté de l’homme à pardonner « face à notre frère qui nous causé un petit tort » : « Quand nous sommes, nous, en dette avec les autres, nous voulons la miséricorde ; quand, au contraire, nous sommes créanciers nous invoquons la justice ! ». Et le pape d’encourager à privilégier « l’amour du Père, non pas notre prétendue justice ».
Le pardon de Dieu, a-t-il précisé, « est un pardon plein, total, (…) il ne connaît pas de limites ; il dépasse toute imagination ». « Le chemin du pardon peut vraiment renouveler l’Église et le monde », a encore affirmé le pape.
Coutumier des surprises, le pape François a conclu sa méditation en proposant aux prêtres franciscains d’offrir aux fidèles présents le sacrement de la réconciliation. « J’irai moi aussi pour être à disposition pour le pardon », a-t-il ajouté avant de prendre place dans un confessionnal et d’administrer le sacrement à une vingtaine de fidèles – dont une femme en fauteuil roulant – durant plus de 45 minutes. Un geste qui n’était pas prévu au programme officiel.
Le pape a encouragé les confesseurs à avoir l’attitude du père du fils prodigue qui « lui a fermé la bouche, l’a embrassé ». Car le pardon de Dieu, a-t-il expliqué durant sa méditation, « nous donne l’assurance que, bien que nous puissions retomber dans les mêmes péchés, lui a pitié de nous et ne se lasse pas de nous aimer (…). Il nous renvoie à la maison le cœur tranquille et serein ».
Ce pèlerinage du pape avait lieu dans le cadre du Jubilé de la miséricorde et du VIIIe centenaire du « Grand pardon » d’Assise, par lequel les pèlerins se rendant à la Portioncule reçoivent l’indulgence plénière. Saint François a obtenu ce privilège du pape Honorius III en 1216. Une fois par an, le 2 août, cette indulgence est étendue à toutes les églises paroissiales et franciscaines du monde.
La chapelle Sainte-Marie-de-la-Portioncule, qui compte parmi les premiers lieux franciscains, a été restaurée par saint François. C’est dans cette chapelle du IVe siècle donnée par les bénédictins que le Poverello comprit sa vocation et qu’il fonda l’ordre des franciscains avec les premiers frères.
Il s’agissait de la deuxième visite du pape François à Assise, après celle d’octobre 2013, six mois après son élection. En arrivant sur les lieux, le pape s’est d’abord recueilli une quinzaine de minutes dans la chapelle de la Portioncule. Puis, après avoir confessé, il a rendu visite aux frères franciscains malades à l’infirmerie, avant de repartir un peu après 18h en laissant cette recommandation aux fidèles rassemblés sur le parvis de la basilique : « N’oubliez pas : toujours pardonner du fond du coeur ».
Pape François à la Portioncule d'Assise © CTV
A Assise, le pape François prêche le pardon et donne le pardon
Hors-programme du pape qui confesse plusieurs fidèles