Pro-cathédrale St Mary de Dublin, Irlande © Vatican Media

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Dublin 2018 : le mariage est un risque, mais il en vaut la peine, lance le pape

Il invite les familles à faire une révolution de l’amour

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« Faites des promesses fortes, pour toute la vie… le mariage est aussi un risque, mais c’est un risque qui vaut la peine », a lancé le pape à des jeunes couples qu’il a rencontrés à la pro-cathédrale St Mary de Dublin, ce 25 août 2018. « Rêvez en grand !… N’arrêtez jamais de rêver ! » a insisté le pape qui a aussi encouragé : « Notre monde a besoin d’une révolution de l’amour ! Nous vivons plutôt dans une atmosphère égoïste… Que cette révolution commence chez vous et dans vos familles ! »
Dans l’après-midi du premier jour de son voyage apostolique en Irlande, à l’occasion de la IXe Rencontre mondiale des familles, le pape s’est rendu dans cette pro-cathédrale où brûle, depuis 2011, un cierge en mémoire des personnes victimes d’abus sexuels au sein de l’Eglise. Après s’être recueilli en silence dans la chapelle où il a déposé un bouquet de fleurs, le pape a rencontré de jeunes couples.
C’est un couple marié depuis 50 ans qui a ouvert la rencontre, assurant que si la vie de famille n’est pas facile, la prière et la foi sont un soutien. Deux jeunes couples ont ensuite demandé au pape comment témoigner de l’engagement durable du mariage et du don du sacrement aujourd’hui, et comment transmettre « l’importance de la foi » à ses enfants.
« Se marier, partager sa vie, est une belle chose », a assuré le pape en leur répondant dans un discours parsemé de paroles improvisées : « Un dicton espagnol dit : Souffrance à deux, souffrance à moitié, joie à deux, joie et demie ». Et de conseiller : on peut « se disputer, même faire voler la vaisselle », mais « le secret est de faire la paix avant de finir la journée ». Et nul besoin pour cela de faire « un discours », une caresse suffit.
« Le mariage n’est pas simplement une institution mais une vocation… une décision consciente et pour toute la vie de prendre soin l’un de l’autre, de s’aider et de se protéger mutuellement », a ajouté le pape qui a constaté que dans la culture actuelle du provisoire, il y avait la tentation que le « pour toute la vie » se transforme en « oui, tant que dure l’amour ». Or, « si l’amour ne grandit pas par l’amour, il dure peu. Ce ‘pour toute la vie’ est un engagement à faire grandir l’amour, car dans l’amour il n’y a pas de provisoire ».
« Nous ne sommes pas habitués aujourd’hui à quelque chose qui dure réellement pour toute la vie… Comment pouvons-nous faire l’expérience, dans cette culture de l’éphémère, de ce qui dure vraiment ? » s’est-il demandé. Et de répondre : « Le sacrement du mariage, participe d’une manière particulière au mystère de l’amour éternel de Dieu. Quand un homme et une femme chrétiens s’unissent par le lien du mariage, la grâce du Seigneur les habilite à se promettre librement l’un à l’autre un amour exclusif et durable… Son amour est un rocher et un refuge dans les temps d’épreuve, mais par-dessus tout, il est une source de croissance constante dans un amour pur et pour toujours. »
« L’amour est le rêve de Dieu pour nous et pour toute la famille humaine, a aussi assuré le pape. S’il vous plaît, ne l’oubliez jamais ! Dieu a un rêve pour nous et il nous demande de le faire notre. N’ayez pas peur de ce rêve ! »
« La foi est transmise autour de la table domestique, dans la conversation ordinaire, à travers le langage que seul l’amour persévérant sait parler », a-t-il encore expliqué : « La foi se transmet dans le langage de la maison, de la vie en famille ». De même pour l’amour, a ajouté le pape en substance, confiant avoir été très touché, à 5 ans, de voir son père embrasser sa mère en rentrant du travail : « Je ne l’ai jamais oublié. Quelle belle chose : fatigué du travail, il a eu la force d’exprimer son amour à sa femme. Que vos enfants vous voient ainsi, vous caresser, vous embrasser… ainsi ils apprennent ce dialecte de l’amour. »
« Les plus âgés ont la sagesse… y compris les belles-mères », a souligné le pape par ailleurs, en déclenchant les rires de l’assemblée : « Aucune famille ne peut grandir si elle oublie ses propres racines. Les enfants ne peuvent pas grandir dans l’amour s’ils n’apprennent pas à communiquer avec leurs grands-parents. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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