Clara Fey, domaine public

Clara Fey, domaine public

Allemagne : le pape salue la béatification de Clara Fey

« Attentive éducatrice empressée de la jeunesse en difficulté »

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Au Regina Coeli de ce 6 mai 2018, au lendemain de la béatification de la religieuse allemande Clara Fey, fondatrice de la Congrégation des sœurs du Pauvre Enfant Jésus (1815-1894), le pape François a rendu hommage à son oeuvre d’éducation.
« Rendons grâce à Dieu pour ce témoin dévoué de l’Evangile, attentive éducatrice de la jeunesse en difficulté », a déclaré le pape depuis une fenêtre du palais apostolique donnant place Saint-Pierre.
Durant la célébration, le 5 mai, à Aix-la-Chapelle, le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, a souligné que l’exemple de Clara Fey « et son enseignement, sont encore vivants aujourd’hui… Ayant soin des petits et des pauvres, (ses sœurs) réalisent la Parole de Jésus Demeurez en moi. C’est seulement dans la charité envers les plus nécessiteux que l’on demeure dans le Christ et que le Christ demeure en nous. »
Née le 11 avril 1815 à Aix-la-Chapelle, Clara Fey est issue d’une riche famille d’un industriel textile. Orpheline à cinq ans, elle est influencée par son enseignante, poétesse romantique d’inspiration religieuse, Luise Hensel, qui suscite chez les élèves beaucoup d’enthousiasme religieux et la volonté d’accomplir les œuvres de la charité. Plus tard, 19 de ses 34 élèves entreront dans des monastères et quatre parmi elles formeront leurs propres congrégations.
À 11 ans, Clara fait un rêve déterminant : elle rencontre un garçon pauvrement vêtu qui lui dit « J’ai encore beaucoup de pauvres frères et sœurs dans cette ville. » Lorsqu’elle demande son nom, il répond: « Je suis le pauvre Enfant Jésus. »
Les orphelins et les enfants pauvres sont de plus en plus nombreux dans la ville industrielle d’Aix-la-Chapelle : dans les usines, les enfants travaillent jusqu’à 12 heures par jour et ne reçoivent qu’une dixième du salaire des adultes. En 1837, soutenue par son frère Andreas, chapelain de l’église des dominicains, et avec son argent, Clara ouvre une école pour eux. En 1842, on lui permet de s’installer dans l’ancien monastère dominicain où les enfants de l’internat sont logés, nourris et éduqués.
Le 2 février 1844, Clara Fey fonde la congrégation des sœurs du Pauvre Enfant Jésus. Le 30 août 1846, elle écrit : « Nous pouvons recevoir le Seigneur. Les occasions d’accueillir un enfant pauvre ne manquent pas. Il faut seulement que nous le fassions au nom de Jésus. Les pauvres, particulièrement les enfants pauvres, sont les meilleurs amis de Jésus. Il les aime et tout ce qui leur arrive, Il le voit comme si cela arrive à Lui. »
Le 12 mai 1869, la congrégation est reconnue comme Institut de droit pontifical par le pape Pie IX. Elle s’agrandit vite : dans les années 1870, 600 religieuses travaillent dans 27 couvents en Prusse.
En 1878, face au conflit qui oppose le royaume de Prusse à l’Église catholique romaine (Kulturkampf), Clara Fey s’exile aux Pays-Bas, à Simpelveld, où elle fonde une nouvelle maison. Les sœurs s’établissent aussi en Angleterre, en Belgique et en France.
Après la fin du conflit en 1887, la congrégation retourne en Prusse. Clara Fey reste à Simpelveld où elle meurt le 8 mai 1894. Le procès de sa béatification est lancé en 1958 et elle est reconnue vénérable par le pape Jean-Paul II le 14 mai 1991.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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