« L’économie et la communion non seulement peuvent, mais doivent aussi se rencontrer, a déclaré le substitut de la Secrétairerie d’État Mgr Angelo Becciu. Et si l’économie est appelée à rechercher la dignité de la personne plutôt que l’avidité du profit, la communion … elle est tenue de ne pas rester un idéal abstrait, mais de descendre dans les dynamismes concrets de la vie sociale. »
C’est ce qu’il a dit au congrès sur « Chiara Lubich et l’économie de communion : le parcours d’une prophétie » le 3 mai 2018 au Palais Borromée, siège de l’ambassade d’Italie près le Saint-Siège, indique L’Osservatore Romano en italien du 4 mai. La rencontre accueillait aussi la présidente du mouvement des Focolari Maria Voce, ainsi que plusieurs économistes italiens.
« Mon vœu, a dit Mgr Becciu, c’est que de nouveaux projets d’économie et de communion puissent rester des signes prophétiques de rencontre entre le ciel et la terre, entre cette communion qui, pacifiquement, règne au ciel et cette économie toujours plus frénétique qui, entre tant d’incertitudes et trop d’inégalités, est appelée à soutenir la vie de tous sur la terre. »
Il est « urgent, a souligné le substitut de la Secrétairerie d’État, de créer de nouveaux modèles qui réglementent les profits, les finances et le commerce » : « Il faudrait une économie centrée sur la dignité du travailleur, qui vise une patiente humanisation du travail, en l’adaptant davantage à la vie et aux exigences des personnes mêmes. »
En réfléchissant sur les deux termes – économie et communion – Mgr Becciu a souligné qu’ils pourraient paraître comme « presque opposés », « appartenant à des domaines sémantiques rigoureusement distincts » : « D’un côté l’économie, avec la recherche du profit et ses mécanismes rapides, souvent voraces et en partie incontrôlables ; de l’autre, la communion, qui donne l’idée d’une rencontre pacifique entre les âmes dans un climat familier, domestique. »
« Pourtant, a-t-il poursuivi, en y réfléchissant bien, l’étymologie même du mot économie renvoie à la maison. Le sens originel du terme, en grec ancien, désignait, en effet, ‘l’administration de la maison’. L’économie est donc appelée à servir avant tout l’existence quotidienne et familiale des hommes, qui ne peut être vécue qu’en commun. »
Aujourd’hui, a-t-il dit, « la peur de la crise économique porte à la tentation de vivre concentrés sur soi-même, de rechercher des bonheurs privés, qui excluent les autres », mais « l’économie n’est pas une activité destinée à produire de la richesse au bénéfice de quelques-uns », a souligné Mgr Becciu, elle a « une noble vocation à garder la dignité du bien vivre ensemble ».
Avec une traduction d’Océane Le Gall
Mgr Angelo Becciu, capture Tv2000
L’économie et la communion doivent se rencontrer, par Mgr Becciu
Congrès sur « Chiara Lubich et l’économie de communion : le parcours d’une prophétie »