C’est pour encourager « le désarmement nucléaire définitif et total » que le Saint-Siège organise le congrès « Perspectives pour un monde sans armes nucléaires et en faveur d’un désarmement intégral », les 10 et 11 novembre 2017.
Dans une note publiée le 4 novembre, le Dicastère pour le service du développement humain intégral, dicastère organisateur, souligne que « le désarmement ne concerne pas uniquement l’armement des Etats mais tout homme, lequel est appelé à désarmer son propre cœur et être partout au service de la paix ».
« La réunion d’experts qui ont été invités, peut-on lire également, (soit : des représentants de la Société civile, des Etats, des Organismes internationaux ainsi que des représentants du monde académique faisant autorité), – dans le but d’offrir une réflexion approfondie à ces thèmes – , réservera un espace privilégié à la question des armes nucléaires, lesquelles sont les seules armes de destruction massive que le droit international n’a pas encore interdit de façon globale et universelle. »
AK
Note de synthèse sur la conférence
La création du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral a coïncidé de façon providentielle avec le 50eme anniversaire de la publication de la Lettre encyclique Populorum Progressio (26 mars 1967) qui, en développant la vision chrétienne de la personne humaine, a dégagé la notion de développement humain intégral et vu également dans ce développement le nouveau nom de la paix. Face à ces deux termes de l’équation (développement et paix) il convient dans notre société globalisée et hyper technique, d’en ajouter un troisième de façon urgente: le désarmement ! On ne peut concevoir en effet une paix authentique et durable sans le développement de toute personne et du peuple. Ni réduire l’armement si la violence n’est pas d’abord éliminée à sa racine, c’est-à-dire si l’homme ne recherche pas résolument la paix, le bien et ce qui est juste. La guerre, comme toute forme de mal, trouve son origine dans le cœur de
l’homme (Mt 15,19 ; Mc 7,20-23). En ce sens le désarmement ne concerne pas uniquement l’armement des Etats mais tout homme, lequel est appelé à désarmer son propre cœur et être partout au service de la paix (Cf Lettre de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI au Cardinal Renato Raffaele Martino à l’occasion du Séminaire International organisé par le Conseil pontifical Justice et Paix sur le thème : « Désarmement, Développement et Paix. Perspectives pour un désarmement intégral » le 10 avril 2008).
Ce nouveau Dicastère souhaite faire connaître, au moyen de cette conférence « perspectives pour un monde sans armes nucléaires et en faveur d’un désarmement intégral », la mission de l’Eglise dans les trois domaines cités ci-dessus, soit : le développement, la paix, le désarmement. La réunion d’experts qui ont été invités (soit : des représentants de la Société civile, des Etats, des Organismes internationaux ainsi que des représentants du monde académique faisant autorité), – dans le but d’offrir une réflexion approfondie à ces thèmes – , réservera un espace privilégié à la question des armes nucléaires, lesquelles sont les seules armes de destruction massive que le droit international n’a pas encore interdit de façon globale et universelle.
Pour essayer de combler ce vide juridique et sur les instances pressantes des représentants de la société civile, le premier Comité de l’Assemblée Générale de l’ONU a approuvé le 27 octobre 2016 la résolution L.41 où il est demandé de convoquer une Conférence Internationale, pour 2017, dans le but d’entamer des pourparlers en vue de concorder un document juridiquement contraignant portant sur le bannissement des armes nucléaires : 123 pays ont voté en faveur de cette résolution, 38 contre (essentiellement les pays possédant déjà l’arme nucléaire et leurs alliés) et 16 se sont abstenus. La Conférence s’est déroulée en deux rounds de négociations, le premier du 27 au 31 mars 2017, le second du 15 juin au 7 juillet 2017 ; Le 7 juillet 2017 la communauté internationale a rejeté par majorité écrasante (122 votes en faveur, un contre et une abstention) l’usage des armes nucléaires et a affirmé qu’elles étaient totalement
inacceptables.
Ce Symposium offrira l’opportunité de souligner et développer la position du Saint Siège en ce domaine, redisant l’importance du dialogue œcuménique et interreligieux : Le Saint Siège encourage en effet le désarmement nucléaire définitif et total sur la base des considérations énoncées ci-dessous (telles qu’elles résultent du Message du Saint Père François, adressé à la première session de la Conférence sus-mentionnée de New York, 27-31 mars 2017)
• Si nous prenons en considération les principales menaces à la paix et à la sécurité dans leurs multiples dimensions dans ce monde multipolaire du XXIe siècle, comme par exemple le terrorisme, les conflits asymétriques, la cyber-sécurité, les problèmes environnementaux, la pauvreté, de nombreux doutes surgissent en ce qui concerne l’insuffisance de la dissuasion nucléaire comme réponse efficace à ces défis.
• Ces préoccupations assument une importance encore plus grande si nous considérons les conséquences humanitaires et environnementales catastrophiques qui découlent de toute utilisation des armes nucléaires ayant des effets dévastateurs indiscriminés et incontrôlables, dans le temps et dans l’espace.
• Un motif similaire de préoccupation apparaît face au gaspillage des ressources pour l’utilisation du nucléaire à des fins militaires, qui pourraient en revanche être utilisées pour des priorités plus importantes comme la promotion de la paix et du développement humain intégral, ainsi que la lutte contre la pauvreté et la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable.
Arme nucléaire © Wikimedia Commons / U.S. Department of Defense
Nucléaire: le Saint Siège pour le désarmement définitif et total
Note du Dicastère pour le service du développement humain intégral