CITE DU VATICAN, Vendredi 30 janvier 2004 (ZENIT.org) – Dans son discours sur la vocation des laïcs, le pape mentionne à la fois les saints qui ont marqué les régions apostoliques en visite ad limina et la figure de Madeleine Delbrêl, née il y a cette année un siècle (1904-1964) et qui a participé à la fondation de la « Mission de France », et « l’aventure missionnaire de l’Église en France au XXe siècle », rappelait le pape. « J’ai trouvé Dieu en lisant et en réfléchissant », disait-elle.
Sa cause de béatification a été introduite à Rome, soulignait pour sa part Mgr Gilson, prélat de la Mission de France, lors de la rencontre de ce vendredi avec les journalistes, au séminaire français de Rome.
« Soutenus par la prière des saints qui ont marqué l’histoire et la spiritualité de vos régions, en particulier saint Martin et la Bienheureuse Élisabeth de la Trinité, puissiez-vous être affermis, pour guider, avec toujours plus de sagesse pastorale, le peuple de Dieu qui vous est confié sur les chemins de la sainteté et de la fraternité ! « , disait le pape au début de son discours.
Le pape concluait son discours par la vocation d’une laïque, Madeleine Delbrêl, en disant: « Chers Frères dans l’épiscopat, au terme de notre rencontre, je voudrais évoquer la belle figure de Madeleine Delbrêl, dont nous fêtons le centenaire de la naissance. Elle a pris part à l’aventure missionnaire de l’Église en France au vingtième siècle, en particulier à la fondation de la Mission de France et de son séminaire à Lisieux. Puisse son témoignage lumineux aider tous les fidèles, unis à leurs pasteurs, à s’enraciner dans la vie ordinaire et dans les différentes cultures, pour y faire pénétrer, par une vie toujours plus fraternelle, la nouveauté et la force de l’Évangile ! En maintenant vive, dans leur cœur et dans leur vie, leur conscience ecclésiale, c’est-à-dire «la conscience d’être membre de l’Église de Jésus Christ et de participer à son mystère de communion et à son énergie apostolique et missionnaire» (Christifideles laici, n. 64), les fidèles pourront se donner au service de leurs frères ».
Madeleine Delbrêl était née dans une famille sans conviction religieuse. « J’ai trouvé Dieu en lisant et en réfléchissant », disait-elle : elle a été baptisée à l’âge de 29 ans. De 1935 à 1946, elle s’est installée avec des compagnes dans la banlieue ouvrière de Paris, à Ivry, comme assistante sociale. Son projet était de « vivre coude à coude avec les hommes et les femmes de toute la terre, et les voisins ». Elle était confrontée sur le terrain au marxisme et à l’athéisme. Elle se disait « missionnaire sans bateau », pour annoncer l’Evangile « comme une bonne nouvelle qui change dans une vie le niveau du bonheur ».
Elle a écrit : « Nous autres, gens des rues » (Seuil), « Ivry, ville marxiste, terre de mission » (Cerf), « La joie de croire » (Seuil) et « Indivisible amour » (Centurion).
La figure de Madeleine Delbrêl est d’autant plus d’actualité qu’en France, de nombreux catéchumènes reçoivent chaque année à Pâques le sacrement du baptême à l’âge adulte, comme le souligne le récent livre de Monique Hébrard, « Les Nouveaux convertis. Enquête sur ces adultes qui demandent le baptême », publié aux Presses de la Renaissance.
L’auteur participait à Rome, jeudi dernier, à la journée de la « Présence du Livre Français », organisée Sous le patronage du cardinal Jean-Louis Tauran, archiviste et bibliothécaire du Vatican, et M. Pierre Morel, ambassadeur de France près le Saint-Siège, en collaboration avec le Centre Culturel Saint-Louis-de-France et l’Université de l’Augustinianum.