"Marie, membre éminent du Corps mystique et Mère de l’Eglise" (III)

Lettre de Jean-Paul II aux familles spirituelles montfortaines (IIIe partie)

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CITE DU VATICAN, Jeudi 15 janvier 2004 (ZENIT.org) – « Marie, membre éminent du Corps mystique et Mère de l’Eglise »: c’est le titre de la troisième partie de la lettre adressée par Jean-Paul II aux familles spirituelles montfortaines, à l’occasion du 160e anniversaire de la publication du Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge ». Jean-Paul II propose une relecture de saint Louis-Marie à la lumière du concile Vatican II.

Voici une traduction rapide, de travail, de cette lettre. Nous avons déjà publié les deux premières des six sections (soit les §§ 1-4, cf. ZF040113 et ZF040114).

« Marie, membre éminent du Corps mystique et Mère de l’Eglise »

5. Selon les paroles du Concile Vatican II, Marie « est saluée comme un membre suréminent et absolument unique de l’Eglise, modèle et exemplaire admirables pour celle-ci dans la foi et dans la charité » (Const. Lumen Gentium, 53). La Mère du Rédempteur est aussi rachetée par Lui de façon unique dans son immaculée conception, et elle nous a précédés dans cette écoute croyante et aimante de la Parole de Dieu qui rend bienheureux (cf. Ibid., 58). Pour cela aussi, Marie « se trouve en intime union avec l’Eglise: de l’Eglise, selon l’enseignement de saint Ambroise, la Mère de Dieu est le modèle dans l’ordre de la foi, de la charité et de la parfaire union au Christ. En effet, dans le mystère de l’Eglise qui reçoit elle aussi à juste titre le nom de Mère et de Vierge, la bienheureuse Vierge Marie occupe la première place, offrant à un titre éminent et singulier, le modèle de la vierge et de la mère » (cf. Ibid., 63). Le même concile contemple Marie en tant que Mère des membres du Christ (cf. Ibid., 53; 62), et ainsi, Paul VI l’a proclamée Mère de l’Eglise. La doctrine du Corps mystique, qui exprime de la façon la plus forte l’union du Christ et de l’Eglise est aussi le fondement biblique de cette affirmation. « La tête et les membres naissent de la même mère « Traité de la vraie dévotion, 32), nous rappelle saint Louis-Marie. Dans ce sens, nous disons que par l’opération du Saint-Esprit, les membres sont unis et conformes au Christ Chef, Fils du Père et de Marie, de façon que « tout vrai fils de l’Eglise doit avoir Dieu pour Père et Marie pour Mère » (Secret de Marie, 11).

Dans le Christ, Fils unique, nous sommes réellement des enfants du Père, et, en même temps, enfants de Marie et de l’Eglise. Dans la naissance virginale de Jésus, c’est d’une certaine façon l’humanité tout entière qui renaît. A la Mère du Seigneur « ces paroles peuvent être appliquées, plus véritablement que saint Paul ne se les applique à lui-même: ‘Mes petits enfants, que j’enfante à nouveau dans la douleur, jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous’ (Gal. 4, 19). J’enfante chaque jour les enfants de Dieu jusqu’à ce que soit formé en eux Jésus Christ, mon Fils, dans la plénitude de son âge (Traité de la vraie dévotion, 33). Cette doctrine trouve sa pleine expression dans la prière: « O Esprit Saint, accorde moi une grande dévotion et une grande inclination envers Marie, un solide appui sur son sein maternel et un recours assidu à sa miséricorde, afin qu’en elle tu puisses former Jésus en moi » (Secret de Marie, 67).

Une des plus hautes expressions de la spiritualité de saint Louis-Marie Grignion de Montfort se réfère à l’identification fidèle à Marie dans son amour pour Jésus, dans son service de Jésus. Méditant ce texte connu de saint Ambroise : ‘Que l’âme de Marie soit en chacun pour glorifier le Seigneur, que l’esprit de Marie soit en chacun de vous pour exulter en Dieu’ (Expos. in Luc. 12, 26: Patrologie latine (PL) 15, 1561), il écrit: « Qu’une âme est heureuse quand … elle est toute possédée et gouvernée par l’esprit de Marie, qui est un esprit doux et fort, zélé et prudent, humble et courageux, pur et fécond! » (Traite de la vraie dévotion, 258). L’identification mystique à Marie est toute tournée vers Jésus, comme l’exprime cette prière: « Enfin, ma très chère et bien-aimée Mère, fais, s’il est possible, que je n’aie pas d’autre esprit que le tien pour louer et glorifier le Seigneur, que je n’aie pas d’autre cœur que le tien pour aimer Dieu comme toi avec une charité pure et ardente » (Secret de Marie, 68).

(Fin de la troisième partie)

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ZENIT Staff

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