La démission de Marie Collins, ancienne victime d’abus sexuels commis par un prêtre pédophile, est une perte pour la Commission pontificale pour la protection des mineurs (PCPM). Mais l’organe du Saint-Siège continuera à être attentif à la voix des victimes et à œuvrer pour un changement de mentalité, affirme le p. Hans Zollner, au micro de Radio Vatican, le 2 mars 2017.
Au lendemain du départ de l’Irlandaise, le jésuite membre de la PCPM confie sa tristesse. Il explique cette démission par « l’accumulation de nombreuses frustrations … qu’une victime d’abus doit sentir, parce qu’elle ne voit pas cette rapidité, cette consistance de la réponse … de certains bureaux du Saint-Siège ». Dans une lettre rendue publique, Marie Collins dénonçait le manque de collaboration de certains dicastères.
Pour le P. Zollner, par ailleurs président du “Centre for Child protection” (CCP) de l’Université pontificale Grégorienne, le bilan est cependant « positif » : Marie Collins continuera à collaborer avec la PCPM, notamment dans le domaine de la formation.
Si après cette démission, note-t-il, « la voix des victimes n’est plus représentée par des personnes identifiées comme victimes, cela ne signifie pas que la voix des victimes ne soit pas présente … car nous tous … avons rencontré des centaines de victimes d’abus ». Et le p. Zollner d’assurer : « Nous serons encore plus attentifs à considérer ce que pensent, sentent, perçoivent les victimes vis-à-vis du travail de la Commission ».
Il affirme aussi que la lutte contre la pédophilie s’est renforcée dans l’Eglise : « Je peux témoigner de mes visites sur les cinq continents, dans une quarantaine de pays. D’ici deux semaines je serai en Afrique du Sud et au Malawi. Encore récemment dans ces pays ce thème était tabou ! ».
Le p. Zollner constate « un changement (…) assez rapide. Malheureusement pas si rapide que nous le voudrions tous, mais un organisme d’un milliard et 300 millions de membres ne change pas du jour au lendemain ». « Nous devons nous engager pour un changement de mentalité, ajoute-t-il. Nous parlons ici d’un changement de culture qui ne se fait pas instantanément, c’est pourquoi il faut beaucoup de patience ».