Compassion, gratuité, miséricorde, désir missionnaire, doivent être des symboles de la vie sacerdotale, a affirmé le cardinal Beniamino Stella, préfet de la Congrégation pour le clergé. Lors d’une rencontre avec les prêtres de Naples, en Italie, il a encouragé à sortir de son « confort » et à bannir la « pastorale de conservation ».
Dans un discours rapporté par L’Osservatore Romano daté du 31 décembre 2016, le cardinal les a invités à être « des prêtres avec des cœurs de pasteurs », capables de « rejoindre tout homme, quelle que soit la situation où il se trouve, quel que soit le parcours de son existence ».
Il a réitéré l’exhortation du pape à « sortir de son confort » et à « rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Evangile ».
« Aujourd’hui, a constaté le cardinal, nous sommes face à une humanité déçue, blessée, parfois désorientée et perdue ». Une réalité qui demande « une révision de l’identité et du ministère du prêtre ». « Le moment présent nous invite à retrouver un esprit évangélique, à fixer comme source et symbole du sacerdoce les éléments caractérisant le cœur du Christ et sa mission : la compassion, la gratuité, la miséricorde et le désir missionnaire ».
« Le pasteur a toujours un cœur accueillant et hospitalier ». Mu par la « compassion », le « partage fraternel » et la « créativité pastorale », il est constamment « en marche » malgré le « risque », a-t-il poursuivi. « Plutôt que de s’accrocher aux sécurités du passé, nous sommes appelés à nous fier aux promesses inattendues (…) du Seigneur ».
Tourné vers Dieu et vers le frère
Le cardinal a recommandé d’avoir toujours « un cœur tourné vers Dieu ». « Le chemin vers Dieu, a-t-il ajouté, ouvre le prêtre au chemin vers les frères ».
Et de mettre en gare contre « la tentation de se laisser aller à une pastorale de conservation, enfermée dans quelques pratiques bien établies, incapable d’avoir des conséquences sur la vie et même utilisée comme instrument pour échapper aux tempêtes du monde externe ».
« Face aux exigences des paroisses, aux fatigues quotidiennes du ministère, aux attentes des personnes et aux problèmes qui sont souvent trop grands pour nous, (…) nous pouvons être pris par la peur, nous replier sur nous-mêmes et nous limiter à codifier la foi en règles et en instructions à distribuer au peuple ».
Pour combattre cette tentation, le cardinal Stella a recommandé un examen de conscience quotidien : « chaque jour, en particulier dans la prière, nous devons nous arrêter et nous demander : suis-je un prêtre en recherche ? Suis-je ouvert à Dieu et à ses nouveautés, même quand elles interfèrent avec mon confort et (…) dérangent mes projets ? ».
