Bagdad compte une communauté de 400.000 chrétiens, bombardés

Les Carmes dans « le carré de la mort », au micro de RCF-Bruxelles

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CITE DU VATICAN, Mardi 1er avril 2003 (ZENIT.org) – RCF-Bruxelles a joint par téléphone le 28 mars, le Carme belge Michel de Myttenaere, en mission à Bagdad, annonce l’agence catholique « Cathobel » (www.cathobel.be) : « pensez à nous, priez pour nous… », demande le religieux qui ne veut pas quitter son poste, pourtant dans « le carré de la mort ». Bagdad compte 400.000 chrétiens, aujourd’hui sous les bombardements.

Le P. Michel de Myttenaere est responsable du couvent des Carmes déchaux de Bagdad. Avec un autre frère, il est resté sur place. La rédaction de RCF-Bruxelles a pu le joindre par téléphone. Au milieu des alertes permanentes, le père a confié comment il vivait cette situation de véritable désolation.

« On vient de sonner à nouveau l’alerte » explique le P. Michel de Myttenaere, à la journaliste de la Radio Chrétienne Francophone qui vient de le joindre. Il compte. « C’est à peu près la dix-septième fois aujourd’hui ». Le décor est planté.

Au cœur du conflit
« Nous sommes dans ce qui a été nommé « le carré de la mort » explique le Carme. « C’est un quartier extrêmement sensible, car nous sommes coincés entre le Palais présidentiel, la caserne de la garde et les bâtiments de la radio et des télécommunications ».
« Ici, les bombardements, c’est assez gratiné, assez fort » poursuit-il. « Nous ne sortons plus sans motif grave. Heureusement d’excellents amis nous apportent des plats ».
Dans ces conditions, le quartier a été déserté. « Les habitants partent tour à tour. Ils vont chez des amis, de la famille en banlieue, ou rentrent dans leur région d’origine, dans le Nord ».

Plus de messe
La communauté des Carmes Déchaux s’occupent habituellement de 2000 « âmes ». En tout, dans la ville, il y a 400.000 chrétiens.
Malgré une fatigue et une émotion perceptible, le père de Myttenaere essaie de plaisanter. « Nous sommes au chômage technique. Il n’y a plus de messe plus rien, tout est bloqué. Les gens ne viennent plus… » .

Responsable du couvent
Mais dans cette situation extrême, pourquoi rester ? « Tout le monde nous dit : quittez ce coin ». « Je n’ai pas l’intention de quitter mon poste », affirme pourtant le père avec certitude. « Il me semble qu’en tant que supérieur de ce couvent, je suis responsable… ». Ils ne sont plus que deux dans la maison. « Les autres, je les ai dispersés dans d’autres maisons » explique-t-il.
Et le couvent n’offre pas beaucoup de « cachettes ». « Lors des alertes, je me cache à l’étage, derrière un pilier. L’autre frère se cache sous l’escalier. Et c’est tout ce que l’on peut faire » raconte-t-il encore, la voix lasse.

Pensez à nous
A la question de savoir ce que les gens du quartier pensent des Américains, le père ne répondra pas. Il demande également de ne pas l’appeler trop souvent car on pourrait lui reprocher d’être trop proche de certains journalistes. Il a néanmoins accepté que la Radio belge puisse le joindre une fois par semaine.
Avant de raccrocher – l’alerte est toujours en cours – il ajoute: « pensez à nous, priez pour nous… ».

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ZENIT Staff

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