« Le pape suit la situation et il est très inquiet pour notre pays qui traverse un moment très délicat, il prie beaucoup pour lui », confie, au micro de Radio Vatican, le cardinal brésilien Orani João Tempesta, archevêque de Rio de Janeiro, qui a évoqué la situation avec le pape François mercredi dernier, 4 mai, au terme de l’audience générale.
Le cardinal a reconnu qu’à l’intérieur de l’Eglise « les avis sont partagés », mais qu’il est trop important que l’Eglise « reste compacte, et prie pour des jours meilleurs en cette période si difficile pour le pays ».
L’Eglise, a-t-il ajouté, « a confiance dans les pouvoirs de la république et croit au travail responsable des autorités ». Elle prie pour le peuple et lui demande de rester uni. « Nous voulons dire à Dieu que nous voulons un pays meilleur, plus calme, où il est possible de progresser », a poursuivi le cardinal Tempesta. Il demande au pays de ne pas perdre espoir.
Dans quelques mois auront lieu les jeux Olympiques d’été de Rio (5-21 août). La situation politique, économique et sociale influe forcément sur leur organisation, confirme l’archevêque qui décrit « un Etat – celui de Rio de Janeiro – appauvri, avec des problèmes qui touchent le pétrole mais de nature également financière, qui ont encouragé les fraudes ». Mais les préparatifs se poursuivent et le cardinal Tempesta pense que c’est « un moment important » pour le Brésil et pour la ville ».
« Nous espérons que ce moment sera aussi un beau moment d’unité car les Jeux sont aussi révélateurs de l’union d’un peuple», a-t-il ajouté. Il est convaincu que ce genre d’initiative « peut aider le Brésil » à la faveur d’une tradition qui, rappelle-t-il, remonte à la Grèce antique et veut « qu’on ne déclare pas de guerre » durant les jeux olympiques. L’archevêque espère que ni à Rio ni au Brésil, il n’y aura « de guerres », mais « seulement la paix ».
L’archidiocèse de Rio est impliqué dans les Jeux, pour assister spirituellement les touristes mais aussi les athlètes. Le cardinal Tempesta a confirmé : « Oui, nous avons la responsabilité du village olympique. Nous coordonnerons toutes les religions, suivrons tout ceux qui viendront au Brésil à cette occasion et parlent dans d’autres langues ».
La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, accusée de fraudes et d’abus de pouvoir dans le but de cacher les comptes du pays et ainsi minimiser l’ampleur du déficit public, s’est déclarée « une victime innocente » au micro de la BBC, rappelle Radio Vatican.
Le sénat brésilien doit se prononcer le 11 mai sur son éventuelle destitution demandée par les députés du Brésil le 17 avril dernier. Pour Dilma Rousseff, cette procédure d’« impeachment » est « illégitime et illégale » car « fondée sur le mensonge ».
Crise au Brésil: le pape, inquiet, prie pour le pays
Le card. Tempesta évoque la préparation des Jeux de Rio