ROME, Mardi 1er septembre 2009 (ZENIT.org). – Les 15 et 16 août derniers, durant la célébration de l’Eucharistie à Rabanal del Camino (León, Espagne), les frères bénédictins ont été pris à partie et victimes d’insultes au point de nécessiter l’intervention de la Garde Civile espagnole et de devoir quitter le pays.
A la suite de ces faits, la communauté des moines bénédictins de San Salvatore du Mont Irago a publié un communiqué dans lequel elle affirme : « Nous déplorons l’usage de la violence physique ou morale comme moyen pour résoudre tout conflit quel qu’il soit ».
La violence des désordres a nécessité le rappel des moines à leur abbaye de Santa Otilia par le supérieur, après en avoir référé aux autorités ecclésiastiques compétentes.
« Nous déplorons cette situation qui, de fait, influe non seulement sur nos paroisses, mais sur les centaines de pèlerins qui, chaque jour, espèrent trouver à Rabanal del Camino la présence spirituelle du monastère. Nous souhaitons pouvoir reprendre au plus vite notre vie monastique ainsi que nos activités pastorales ordinaires », soulignent-ils dans leur communiqué.
Le monastère de San Salvatore du Mont Irago se trouve sur le Chemin de Compostelle.
Le communiqué souligne également l’opposition du conseil municipal de Rabanal del Camino et de la commune de Santa Colomba de Somoza (dont dépend Rabanal) au projet de restauration de l’Eglise romane de Notre-Dame de l’Assomption, précisant que l’église a été déclarée Bien d’intérêt culturel par le conseil municipal de Castille et León, et que la responsabilité des travaux revient donc à la seule direction générale pour le patrimoine, de même que la gestion urbaine revient aux autorités municipales de Santa Colomba de Somoza.
« Vouloir donc imputer au monastère de San Salvatore une quelconque responsabilité concernant ces questions nous parait déplacé ».
« Les peuples du Chemin, expliquent-ils, ont accueilli au cours des siècles les pèlerins qui voyageaient vers le tombeau de l’apôtre Jacques. Malheureusement, à Rabanal, au lieu de cela, nous avons essuyé une violente protestation menée par une centaine de personnes tout au plus et dont la plupart n’étaient pas membres de la paroisse catholique ».
« Cela a provoqué l’éloignement des moines et la suspension des activités du monastère qui, non seulement assiste spirituellement les fidèles résidant habituellement dans le pays, mais fait surtout tout ce qu’il peut pour accueillir les milliers de pèlerins qui, chaque année, ont participé librement à ses services religieux. Ces fidèles sont sans aucun doute les principales victimes de cette situation déplorable ».
« Notre Seigneur, vénéré à Rabanal comme le Christ béni, nous demande de nous aimer et de nous pardonner. Dans cet esprit, nous demandons pardon à tous ceux qui ont pu se sentir offensés par nos actions, pardonnant en même temps les offenses qui nous ont été faites ces jours-ci ».
« Nous espérons que les autorités publiques assumeront leurs responsabilités et feront ce qui est en leur pouvoir pour rétablir sur place un climat de paix et de justice », concluent les frères bénédictins dans leur communiqué.
Le bureau des communication de l’évêché d’Astorga a émis une note le 21 août dans laquelle il affirme que « l’attaque contre la communauté monastique du Mont Irago est absolument inacceptable » et qu’il est « intolérable de demander aux moines de quitter leur monastère ».
« Avoir dans un pays une communauté monastique qui offre des célébrations liturgiques valorisées par les chrétiens du lieu et des environs et par les milliers de pèlerins qui passent par Rabanal pour se rendre à Saint-Jacques et participent à ces cérémonies, est un privilège », ajoute-t-il.
Nieves San Martín