ROME, Dimanche 13 Septembre 2009 (ZENIT.org) – La « fidélité », la « prudence » et la « bonté » : voilà les trois caractéristiques que le Seigneur exige du serviteur. C’est ce que Benoît XVI a rappelé aux 5 prélats auxquels il a conféré l’ordination épiscopale, le 12 septembre dans la basilique Saint-Pierre.
Le pape, venu pour l’occasion de sa résidence de Castel Gandolfo, a présidé la deuxième ordination épiscopale de son pontificat en consacrant Mgr Gabriele Giordano Caccia, nommé nonce apostolique au Liban en juillet 2009 ; Mgr Franco Coppola, nommé nonce apostolique au Burundi en juillet 2009 ; Mgr Raffaello Martinelli, nommé évêque de Frascati en juillet 2009 ; Mgr Pietro Parolin, nommé nonce apostolique au Venezuela en août 2009 ; Mgr Giorgio Corbellini, nommé évêque d’Abula et président du Bureau du travail du Siège apostolique en juillet 2009.
Dans son homélie, le pape a rappelé le cœur de la mission de Jésus et « l’essence de son sacerdoce » : « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie pour racheter la multitude » (Mc 10, 45). « Jésus ne vient pas comme un des maîtres de ce monde, mais lui qui est le vrai maître, vient comme serviteur ».
Avant de conférer l’ordination épiscopale aux 5 prélats, Benoît XVI a rappelé que « le consacré doit être rempli de l’Esprit de Dieu et vivre à partir de lui ». « Il doit apporter aux pauvres la bonne nouvelle, la véritable liberté et l’espérance qui donne la vie et guérit l’homme », il doit être « celui qui apporte la guérison, qui contribue à cicatriser la plaie intérieure de l’homme, son éloignement de Dieu ».
Le pape a ainsi invité les nouveaux évêques à la « fidélité », qu’il a définie comme « libératrice pour le ministre lui-même et pour ceux qui lui sont confiés ». « Ne lions pas les hommes à nous, ne cherchons pas le pouvoir, le prestige, l’estime pour nous-mêmes », a ajouté le pape. « Nous savons comment les choses dans la société civile et assez souvent dans l’Eglise souffrent du fait que beaucoup de ceux auxquels une responsabilité a été confiée, travaillent pour eux et non pour le bien commun ».
« La foi a besoin d’être transmise : elle ne nous a pas été livrée que pour nous, pour le salut personnel de nos âmes, mais aussi pour les autres, pour ce monde et pour notre temps », a ajouté Benoît XVI. « Nous devons la placer en ce monde, afin qu’elle devienne en lui une force vive, pour augmenter la présence de Dieu en lui ».
Le pape a aussi exhorté le « serviteur » à la « prudence », c’est-à-dire à « se mettre à la recherche de la vérité et à agir en conséquence ». « La prudence exige la raison humble, disciplinée et vigilante, qui ne se laisse pas aveugler par les préjugés; elle ne juge pas en fonction des désirs et des passions, mais elle cherche la vérité – même une vérité inconfortable », a-t-il ajouté.
Ensuite, Benoît XVI s’est appuyé sur le passage évangélique « Bon et fidèle serviteur … prends part à la joie de ton maître» (Mt 25, 21.23), pour inviter les évêques à la « bonté ». « Chez une créature – chez l’homme – être bon se fonde donc nécessairement sur une orientation intérieure profonde envers Dieu », a-t-il expliqué.
Le pape a enfin invité à se tourner vers Marie, Etoile de la mer, lorsque « l’histoire dans laquelle nous vivons ressemble à une mer sombre qui frappe de ses vagues, de façon menaçante, la barque de notre vie ». « Parfois, la nuit semble impénétrable. Elle peut souvent donner l’impression que seul le mal a le pouvoir et que Dieu est infiniment loin », a-t-il ajouté, invitant à ne pas oublier que « la lumière se fait toute proche lorsque Marie dit : ‘Voici la servante du Seigneur’ ».