La nouvelle évangélisation, par le card. Claudio Hummes

« Face au nouveau paganisme »

Share this Entry

ROME, Lundi 21 février 2011 (ZENIT.org) – « Face au nouveau paganisme », est le titre de la réflexion sur la nouvelle évangélisation, du cardinal Claudio Hummes, préfet émérite de la Congrégation pour le clergé, publiée par L’Osservatore Romano en langue française du 17 février 2011.

« Face au nouveau paganisme »

Avec le motu proprio Ubicumque et semper, Benoît XVI a institué le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, motivé par l’urgence missionnaire incontestable et complexe face à laquelle se trouve aujourd’hui l’Eglise, et par les circonstances actuelles particulières à affronter. Ainsi, encore une fois, notre bien-aimé Pape nous envoie, avec la force de l’Esprit Saint, pour accomplir joyeusement le mandat du Seigneur Ressuscité : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19).

Depuis le début de son pontificat, Benoît XVI parle de l’urgence missionnaire. En 2005, s’adressant aux évêques allemands, il disait déjà : « Vous-mêmes, chers confrères, vous avez affirmé (…) ‘Nous sommes devenus une terre de mission’. Cela vaut pour de grandes parties de l’Allemagne. C’est pourquoi je considère que dans toute l’Europe (…) nous devrions réfléchir sérieusement sur la façon dont aujourd’hui nous pouvons réaliser une véritable évangélisation, pas seulement une nouvelle évangélisation, mais souvent une véritable et réelle première évangélisation. Les personnes ne connaissent pas Dieu, ne connaissent pas le Christ. Il existe un nouveau paganisme et il n’est pas suffisant que nous cherchions à conserver le troupeau existant, même si cela est très important ». En de nombreuses autres occasions, Benoît XVI est revenu sur le thème de l’urgence missionnaire.

Au Brésil, en inaugurant la cinquième Conférence générale de l’épiscopat de l’Amérique latine et des Caraïbes, en 2007, le Pape affirma : « La foi en Dieu a animé la vie et la culture de ces pays durant plus de cinq siècles. (…) Actuellement, cette même foi doit affronter de sérieux défis, car le développement harmonieux de la société et l’identité catholique de ses peuples sont en jeu ». A la fin, la Conférence décida de lancer une mission continentale permanente.

En effet, en Amérique latine, et en particulier au Brésil, la croissance irréfrénable des sectes pentecôtistes et la déchristianisation, conséquence de l’avènement de la culture post-moderne sécularisée, relativiste et laïciste, sont la cause d’une forte diminution du nombre de personnes qui se déclarent catholiques. Aujourd’hui, sur le continent latino-américain, les catholiques courent le risque réel d’être réduits à moins de la moitié de la population.

Dans son motu proprio, Benoît XVI indique là où la nouvelle évangélisation est la plus urgente, c’est-à-dire « en particulier dans les régions d’antique christianisation », comme l’Europe, et dans d’autres où « sont conservées de manière très vivante des traditions de piété et de religiosité chrétienne, mais ce patrimoine moral et spirituel risque aujourd’hui d’être perdu sous l’impact de multiples processus, dont la sécularisation et la diffusion des sectes ».

« Seule une nouvelle évangélisation peut assurer la croissance d’une foi transparente et profonde », affirme le Pape. Il s’agit tout d’abord de nous lever et d’aller à la rencontre des catholiques qui se sont éloignés: ceux que nous, l’Église, nous avons baptisés et que nous avions alors promis d’évangéliser, mais nous n’avons malheureusement pas fait avec succès, en raison de nombreuses circonstances contraires ou par omission, à accomplir ou à renouveler continuellement.

Le défi est de leur apporter ou de leur porter à nouveau la première annonce du Seigneur ressuscité et de son Royaume, pour les conduire à une rencontre forte, personnelle et communautaire avec Jésus Christ vivant et offrir ainsi l’opportunité d’adhérer profondément et personnellement au Seigneur. Même l’homme et la femme de la post-modernité peuvent être à nouveau touchés par une rencontre personnelle avec le Christ, mort et ressuscité. Les premiers destinataires de la nouvelle évangélisation sont cependant tous les pauvres des villes et des campagnes

© L’Osservatore Romano – 17 février 2011

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel