Selon le désir exprimé par le pape François, l’Académie pontificale des sciences et l’Académie pontificale des sciences sociales organisent les 2 et 3 novembre 2013, un groupe de travail sur le trafic d’êtres humains.
Ce groupe de travail, en partenariat avec la Fédération mondiale des associations médicales catholiques (FIAMC), aura pour dessein « d’analyser le trafic d’êtres humains et l’esclavage moderne », pour d’une part en établir « la situation réelle » et d’autre part « fixer un plan d’action en vue de les combattre », indique Radio Vatican.
Le rapport 2012 de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (UNODC) sur le trafic des êtres humains estime à 20,9 millions le nombre de victimes du travail forcé entre 2002 et 2010. En outre, quelque 2 millions de personnes – dont 60% de filles – sont victimes du trafic sexuel chaque année. Le trafic d’organes humains représente presque 1% de ce chiffre, touchant environ 20.000 personnes à qui sont prélevés des organes, de manière illégale et sous diverses formes de ruse.
Pour Mgr Marcelo Sánchez Sorondo, chancelier de l’Académie pontificale des sciences, « il est important pour [l’Église] de suivre directement, à la lettre, le désir du pape… Nous devons être reconnaissants envers le pape François, qui a mis le doigt sur l’un des drames sociaux les plus importants de notre temps et qui a eu suffisamment de confiance dans nos institutions catholiques pour nous demander d’organiser ce groupe de travail ».
Mgr Sorondo met en garde sur le risque que « dans quelques années, la traite de personnes ne dépasse le trafic de drogues et d’armes, devenant l’activité criminelle la plus lucrative au monde » : « l’augmentation alarmante du commerce d’êtres humains est l’un des problèmes économiques, sociaux et politiques urgents, liés au processus de mondialisation. C’est une grave menace pour la sécurité des nations et une question de justice internationale qui ne peut être différée. »
Personne, insiste-t-il, ne peut nier que « la traite d’êtres humains constitue un terrible délit contre la dignité humaine et une grave violation des droits humains fondamentaux ».
L’intérêt de cet événement organisé par les Académies pontificales ? « Les sciences naturelles peuvent fournir de nouveaux instruments à utiliser contre cette nouvelle forme d’esclavage, comme un registre digital permettant de confronter le DNA des enfants disparus non identifiés (y compris en cas d’adoption illégale) avec celui de leurs proches qui ont dénoncé leur disparition », répond Mgr Sorondo.
Traduction d’Hélène Ginabat avec Anne Kurian