par Lim Kym
Hong Kong, la Corée du Sud, le Japon, Taïwan et le Viêt Nam affichent des taux de conversion et de déconversion religieuse parmi les plus élevés au monde.
La religion en Asie de l’Est est en pleine mutation. Un rapport récent du Pew Research Center révèle que la région – Hong Kong, Corée du Sud, Japon, Taïwan et Viêt Nam – présente l’un des taux de conversion et de déconversion religieuse les plus élevés au monde. La moitié des adultes de Hong Kong et de Corée du Sud ont abandonné la foi dans laquelle ils ont été élevés, choisissant une autre religion ou pas de religion du tout.
Abandon de la foi traditionnelle
Dans des pays comme Hong Kong et la Corée du Sud, plus d’un tiers des adultes ne s’identifient plus à aucune religion. Toutefois, bon nombre de ces « non pratiquants » continuent de croire en des êtres invisibles ou en une sorte de divinité. Ce phénomène met en évidence une dissociation entre l’affiliation religieuse formelle et les croyances spirituelles personnelles.
Persistance des pratiques traditionnelles
Malgré le déclin de l’affiliation religieuse, les pratiques traditionnelles restent courantes. Par exemple, environ 80 % des adultes à Taïwan et au Japon ont brûlé de l’encens pour honorer leurs ancêtres l’année dernière. Cette tendance suggère que les pratiques culturelles et rituelles ont un poids important, indépendamment de l’affiliation religieuse formelle.
Diversité des croyances chrétiennes, de l’éducation et des croyances spirituelles
Le christianisme, bien que minoritaire, présente des particularités intéressantes. Au Viêt Nam, 80 % des chrétiens se rendent à l’église chaque semaine, un chiffre nettement plus élevé que dans le reste de la région. En outre, les chrétiens ont tendance à considérer la religion comme très importante dans leur vie, plus que les bouddhistes.
Le rapport révèle également que les niveaux d’éducation influencent les croyances spirituelles. À Hong Kong, les adultes ayant suivi une formation universitaire sont plus enclins à croire en des êtres invisibles que les personnes moins instruites. Cette tendance suggère une relation complexe entre l’éducation et la spiritualité dans la région.
Le phénomène de la désaffiliation
Hong Kong et la Corée du Sud ont les taux de désaffiliation religieuse les plus élevés au monde. 37 % de la population à Hong Kong et 35 % en Corée du Sud ont abandonné la religion de leur enfance. Cette tendance peut refléter une utilisation instrumentale de la religion, où l’on recherche des avantages pratiques plutôt qu’un engagement spirituel profond.
Influence culturelle et spiritualité
De nombreux adultes non affiliés à une religion se sentent encore liés à des traditions telles que le bouddhisme ou le confucianisme. En Corée du Sud, par exemple, la plupart des personnes non affiliées s’identifient à un mode de vie confucéen. Cela montre que la spiritualité et l’identité culturelle sont profondément liées dans la région.
L’étude du Pew Research Center souligne la fluidité et la complexité de l’identité religieuse en Asie de l’Est. Si beaucoup ne revendiquent aucune affiliation religieuse formelle, les pratiques spirituelles et les croyances restent vivaces. Ce phénomène souligne la nécessité de reconsidérer la manière dont la religiosité est mesurée et comprise dans divers contextes culturels.