« Je reviendrai » avait déclaré le Général américain Douglas MacArthur lorsqu’il avait été contraint de fuir les Philippines face à l’invasion japonaise en mars 1942. Lorsqu’il fut effectivement de retour en octobre 1944, il n’était pas seul : les caméras et les photographes étaient là eux aussi pour capturer l’instant où le général de 64 ans, les pieds dans l’eau, était descendu de sa péniche de débarquement.
Dans la guerre du Pacifique, les Américains se voient confrontés à la nécessité de reconquérir un territoire fragmenté, des îles Salomon à Okinawa. La géographie leur impose de mettre au point la technique du débarquement amphibie, qui combine des forces navales et de terre sous la protection de l’aviation. Sur le plan logistique, ces opérations se révèlent d’une complexité inconnue jusqu’alors, dont les Américains acquièrent la maîtrise et qu’ils appliquent ensuite en Afrique du Nord, en Sicile, à Anzio, en Normandie et en Provence.
Pourtant, de toutes ces opérations, seul le débarquement de Normandie émergera dans l’imaginaire collectif. Il se distingue d’abord par son ampleur, une flotte de sept mille navires grands et petits, plus de cent trente mille hommes qui mettent pied à terre, neuf mille tués et blessés au cours des premières 24 heures. Mais comme aux Philippines, dès le premier jour les photographes accompagnent les troupes alliées, cette fois-ci au cœur des combats plutôt qu’à l’occasion d’une mise en scène.
Dès 1959, alors que le souvenir de la guerre est encore frais, un journaliste américain, Cornelius Ryan, livre le récit du déroulement du Jour-J dans un livre intitulé Le Jour le plus long. Porté à l’écran en 1962, il contribuera, aux côtés plus tard d’Il faut sauver le soldat Ryan (1998) à ancrer de manière durable l’événement dans la mémoire populaire, en France bien sûr mais aussi en Amérique, en Angleterre et en Allemagne.
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