Le pape François a téléphoné au prêtre irakien Behnam Benoka, travaillant au camp de réfugiés d’Ankawa, à Erbil, dans le Kurdistan irakien, après avoir reçu une lettre de lui. Il a redit son soutien et sa proximité aux Irakiens chrétiens persécutés.
Soutien du pape
Le P. Behnam Benoka avait en effet fait parvenir au pape un message d’une façon « peu orthodoxe », comme il l’explique à Zenit : profitant de la présence d’un ami, le journaliste Alan Holdren, sur le vol papal de retour de Corée du Sud (13-18 août), le prêtre avait envoyé sa lettre par le système de messagerie “Viber”. Le journaliste avait imprimé le message, pour le remettre au pape.
Et la réponse ne tarda pas à arriver : dès le 19 août, le pape appelait le P. Behnam Benoka, exprimant sa profonde émotion et sa gratitude pour les bénévoles à l’oeuvre dans les camps de réfugiés.
Il redisait aussi son « entier soutien » et sa « proximité » aux chrétiens persécutés en assurant qu’il continuerait à faire tout son possible pour soulager leurs souffrances.
Enfin, le pape donnait sa bénédiction apostolique en demandant aux Seigneur pour les réfugiés « le don de la persévérance dans la foi ».
Dans une vallée obscure
« Je m’appelle Behnam Benoka, prêtre de Bartella, une petite ville chrétienne des environs de Mossoul. Je suis vice-recteur du séminaire catholique à Ankawa. Mais aujourd’hui je suis sous une tente que j’ai dressée avec un groupe de médecins et de volontaires pour apporter du secours médical à nos frères réfugiés », écrivait le prêtre dans sa lettre.
Il ajoutait : « Saint-Père, la situation de tes brebis est misérable, ils meurent et ils ont faim, ils n’en peuvent plus. Nous, prêtres, religieux et religieuses, nous sommes peu et nous craignons de ne pas pouvoir répondre aux exigences physiques et psychiques de tes enfants et nos enfants ».
Il exprimait aussi sa reconnaissance au pape pour ses appels publics pour l’Irak et « parce que tu nous portes toujours dans ton cœur, et tu nous mets sur l’autel où tu célèbres la messe, pour que Dieu ait pitié de nous et nous enlève ce calice ».
Il concluait : « Je vous écris avec mes larmes, car nous sommes ici dans une vallée obscure au milieu d’un grand troupeau de loups féroces. Sainteté, je crains de perdre tes tout-petits, surtout les nourrissons qui s’affaiblissent davantage chaque jour. Envoie-nous ta bénédiction pour avoir la force de continuer et de résister encore. Je t’aime, Behnam Benoka ».
Traduction d’Anne Kurian