Le pape François encourage les habitants de Beslan, en Ossétie du Nord, à « surmonter la peur et le cauchemar » et à « les transformer en force de pardon » avec « la semence de la résurrection ».
Le pape écrit en effet à la population de Beslan, à l’occasion du dixième anniversaire du carnage qui avait eu lieu dans une école de la ville, entre le 1er et le 3 septembre 2004 : au cours d’une prise d’otage, 344 civils, dont 186 enfants, avaient perdu la vie.
C’est le prêtre italien Paolo De Carli, carme et directeur de l’école « Madonna della Neve », à Adro, qui a lu son message au cour des commémorations (cf. Zenit du 1er septembre 2014).
Surmonter la peur par la résurrection
« J’accueille avec affection la demande du P. Paolo De Carli de vous envoyer un message de proximité et d’encouragement en ce dixième anniversaire de l’attentat inhumain », peut-on lire dans les premières lignes.
Le pape déplore « une expérience terrible qui a risqué d’éteindre le sourire et l’espérance dans le cœur de beaucoup » : « Je vous assure de toute ma proximité en vous embrassant avec mon affection paternelle. »
Il se dit aussi conscient de la « grave blessure » de leur cœur : « Le Seigneur crucifié connaît votre peine. Avec la semence de sa résurrection, il saura vous aider à surmonter la peur et le cauchemar et les transformer en force de pardon ».
« Jésus, qui est venu apporter la joie dans le monde, a cependant dû traverser la douleur de la croix. Qu’il vous montre la route et qu’il vous accompagne ! », ajoute-t-il.
Il est beau de donner une maison
Le pape s’adresse également aux « chers Pères carmes, professeurs et volontaires » : « en faisant l’expérience de votre accueil et de votre affection, de nombreux enfants ont éprouvé la beauté de la rencontre et d’avoir une maison ».
Après le drame, le P. Paolo De Carli, alors prieur du couvent de La Lastre, à Trente, avait en effet hébergé pendant plusieurs mois plus de soixante habitants de Beslan.
« Il est beau de donner une maison, il est beau de faire sentir aux personnes la chaleur de son accueil et de son amour. Je suis certain que vos soins à leur égard et votre attention ont éteint la braise du désespoir et de la haine, en extirpant les racines du ressentiment et de l’esprit de vengeance », ajoute le pape.
« Cela a sincèrement réjoui mon cœur. Je me sens très proche de vous et de votre geste », poursuit le pape qui exhorte à « continuer de montrer à tous qu’un monde meilleur est possible » : « Semez le pardon, la douceur et l’accueil, sachant que les fruits de ces graines se verront, avec le temps, et se multiplieront ».
Il conclut en confiant chacun à la protection de la Vierge Marie, « Mère des douleurs et Mère de la consolation » : « Qu’elle vous accompagne vous garde et vous protège toujours ! »
Avec une traduction de Constance Roques