Massimo Introvigne
Le gouvernement brésilien devrait autoriser « l’utilisation de vêtements ou d’accessoires liés aux croyances ou à la religion sur les photographies des documents officiels (…) tant qu’ils n’empêchent pas l’identification correcte de l’individu et que le visage reste visible ».
Telle est la décision unanime de la Cour suprême (Supremo Tribunal Federal, STF) qui s’est prononcée le 17 avril sur le cas d’une religieuse catholique du Paraná, membre des Sœurs de Sainte-Marcelline, qui s’était vu refuser le renouvellement de son permis de conduire parce qu’elle avait insisté pour fournir sa photographie vêtue d’un vêtement religieux et portant un voile.
La religieuse a poursuivi le département de la circulation dans une affaire qui a eu des implications pour d’autres documents officiels et pour les musulmans et les membres d’autres religions. La décision de la Cour suprême était quelque peu attendue. Le gouvernement lui-même et le département de la circulation avaient décidé début avril, peu avant la décision de la Cour, de modifier leur politique et d’autoriser le port de tenue religieuse sur les photographies utilisées pour les documents officiels, notamment les permis de conduire.
La décision de la Cour suprême empêchera désormais les futurs gouvernements de modifier la loi dans un sens plus restrictif.
Le verdict de la Cour suprême du Brésil intervient une semaine après que le Premier ministre français Gabriel Attal a créé la controverse au Canada en exprimant publiquement son soutien à la loi québécoise controversée sur la laïcité, qui interdit à de nombreux employés du secteur public de porter des symboles religieux sur leur lieu de travail. Alors que M. Attal a profité de sa visite au Canada pour soutenir la loi, le gouvernement fédéral canadien envisage de se joindre aux organisations religieuses et éducatives qui ont contesté la loi québécoise devant la Cour suprême.