Le pape François sera au pays des Aigles, en Albanie, dimanche prochain, 21 septembre: un voyage sous le signe de saint Jean-Paul II et de la bienheureuse Mère Teresa de Calcutta, marqué par la coexistence pacifique des religions, et le souvenir des martyrs chrétiens, a fait observer le porte-parole du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, sj, qui a présenté le voyage ce lundi 15 septembre, en fin de matinée, à la presse, au Vatican.
Ce sera le quatrième voyage international du pape François après le Brésil (juillet 2013), la Terre Sainte (mai 2014) et la Corée (août 2014), mais le premier dans un Etat européen. Cette fois, ce sera un voyage d’un jour, dans la seule capitale, Tirana, mais intense et significatif, et dans un pays majoritairement musulman, d’où la religion avait été bannie en 1967 par le régime stalinien athée. C’est une « terre de martyrs ».
« Un premier motif de ce voyage est l’hommage au martyre de la foi, vécu sans ce pays, avec une terrible persécution de la part du communisme athée: il a été considéré comme le premier Etat athée du monde, parce que l’athéisme avait été inscrit dans la Constitution », a expliqué le P. Lombardi.
Il a ajouté cet autre motif, évoqué par le pape lui-même sur l’avion de Séoul à Rome: « Le pape souhaite encourager le climat de coexistence interreligieuse, positive, sereine, harmonieuse, de façon à ce que cette bonne cohabitation entre les différentes confessions chrétiennes et entre les religions en Albanie puisse constituer un message aussi pour d’autres pays, dans d’autres régions du monde », a expliqué le P. Lombardi.
Pour ce qui est du programme, il a souligné que le pape prononcerait 6 discours, tous en italien.
Les 5 principales étapes seront:
– la cérémonie de bienvenue au palais présidentiel,
– la messe sur la grand place de Tirana, dédiée à Mère Teresa, suivie de l’angélus et d’une rencontre avec les jeunes,
– une rencontre interreligieuse à l’Université catholique « Notre Dame du Bon Conseil » (fondée en 2004 et gérée par la congrégation des Fils de l’Immaculée Conception), avec des chrétiens orthodoxes et évangéliques, des membres de la communauté juive et des musulmans, dont des bektachis, issus du soufisme,
– les vêpres avec le clergé et les consacrés albanais, dans la nouvelle cathédrale de Tirana, avec des témoignages de survivants de la persécution communiste, un prêtre de 84 ans et une religieuse de 85 ans,
– et la visite au Centre Béthanie qui accueille des enfants handicapés et abandonnés, des jeunes en difficulté.
L’Eglise catholique albanaise compte dorénavant sept évêques, avec lesquels le pape s’entretiendra lors d’un déjeuner en privé à la nonciature apostolique.
Le saint pape Jean-Paul II s’était rendu en Albanie dès 1993, au lendemain de la chute du régime communiste et il avait posé les bases de la renaissance de l’Eglise catholique en réorganisant les diocèses, et en ordonnant quatre nouveaux évêques.
« Cela vaut la peine de reprendre un peu ce voyage, qui avait été très émouvant, a fait observer le P. Lombardi. Des discours très forts que je conseille de relire, notamment celui de l’après-midi, sur la place, avec une réflexion, alors qu’une nouvelle perspective était en train de s’ouvrir, sur l’expérience de l’athéisme qui avait cherché à nier Dieu et à détruire l’homme. «
A la question d’une menace éventuelle pesant sur le voyage, le P. Lombardi a répondu: « Si la question est: Y a-t-il des menaces spécifiques, des préoccupations, qui feraient prendre des mesures particulières, la réponse est: « non! » Il n’y a pas de menaces, de risques spécifiques qui changeraient la façon dont le pape se comporte. Non, on part tranquillement, on utilise la jeep de la Place Saint-Pierre, pour le déplacement principal au milieu des gens, avec ce principe que l’on connaît, que le pape désire ne pas avoir d’obstacle dans sa rencontre avec les gens. »
Le pape sera accompagné du cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, de Mgr Angelo Becciu, substitut pour les Affaires générales de la secrétairerie d’Etat, de Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les relations avec les Etats, du cardinal Jean-Louis Tauran, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, et du cardinal Giuseppe Versaldi, qui est délégué pontifical pour la congrégation des Fils de l’Immaculée Conception.