Ce mercredi 1er mai, dans la ville camarguaise d’Arles (France), s’est déroulé le 23e Championnat national de vélo pour le clergé et, simultanément, le Championnat national de vélo pour les femmes consacrées.
Ce championnat a vu le jour en 2000 à Montoire-sur-le-Loir, dans le diocèse de Blois (41). Un paroissien, également président de l’Union cycliste montoirienne, avait été si impressionné par les performances cyclistes de deux prêtres ayant servi dans sa paroisse, qu’il avait décidé d’organiser un championnat national de vélo pour les prêtres. Dans les années qui ont suivi, les évêques, diacres, femmes consacrées, religieux, séminaristes et pasteurs protestants ont également été invités à y participer.
Une messe programmée pour l’événement
L’année dernière, cette course s’est déroulée à l’Abbaye Saint-Martin de Ligugé (fondée par saint Martin lui-même en 361). À la fin du championnat de 2023, le P. Jean-Yves Urvoy Roslin, curé d’Arles, a proposé d’accueillir cet évènement dans la ville gallo-romaine d’Arles, bijou de la culture provençale. Le vélo club d’Arles, fondé en 1888 et peut-être le plus ancien club de vélo de France, a accepté sans hésitation d’organiser toute la logistique des deux courses (course en ligne et course contre la montre).
Les paroissiens d’Arles, de leur côté, ont proposé avec joie d’accueillir chez eux les prêtres et consacrées coureurs. Et la commune d’Arles a programmé une messe pour le début du championnat dans le planning d’un des évènements culturels les plus importants de la ville : l’élection, pour les trois années à venir, de la nouvelle Reine d’Arles, ainsi que la bénédiction des « Gardians » des taureaux.
À cause des prévisions météorologiques défavorables, l’élection de la Reine d’Arles a été reportée. Quant au championnat de vélo, la paroisse a demandé à Dieu, par l’intercession de Notre-Dame d’Arles, de rendre la météo plus propice à la course. Leur prière a été exaucée : la pluie s’est arrêtée au début de la course, à l’émerveillement des responsables du Vélo club d’Arles.
La compétitivité fait partie de la vie humaine
Comment se vit un évènement compétitif entre des personnes qui ont donné leur vie à Jésus ? Pendant l’homélie de la messe inaugurale, Mgr Christian Delarbre, archevêque d’Aix et Arles, a expliqué que la compétitivité fait partie de la vie humaine et nous a encouragé à donner le meilleur de nous-mêmes. Saint Paul lui-même y fait référence lorsqu’il donne en exemple les courses du stade. Mais, si la compétitivité est vécue de manière égoïste, elle peut faire des dégâts, y compris dans le monde du travail. Pour cela, il est important de vivre l’exhortation de saint Paul : « Par-dessus tout cela, ayez l’amour ! » (Col 3,14) « On veut gagner, mais avant tout, que la course soit un témoignage de l’amour de Dieu pour chacun de nous et de notre amour pour chaque personne. Qu’il y ait une compétition de la charité ! » Et l’archevêque a demandé aux coureurs : « Si quelqu’un tombe de vélo pendant la course, allez-vous vous arrêter pour l’aider ? » Autrement dit, allez-vous sacrifier votre propre résultat pour aider une personne dans le besoin ?
Une expérience d’encouragement mutuel et d’entraide
Heureusement, grâce à l’esprit fraternel pendant la course – et la bonne météo offerte par le Bon Dieu – aucune chute ni aucune blessure n’a été à déplorer. Il régnait un grand esprit de compétitivité… et je peux en témoigner, car j’étais moi-même un des coureurs ! Mais, en même temps, nous faisions très attention d’éviter de mettre les autres en danger pendant les moments à risque : virages serrés à grande vitesse, descente sur un chemin avec nids de poule et flaques d’eau, etc.
Il était beau de voir les uns et les autres, au sein d’un peloton, prendre l’initiative d’aller en tête pour couper le vent, se fatiguant davantage pour rendre le trajet plus facile pour ceux qui suivaient. C’était une expérience d’encouragement mutuel et d’entraide qui a donné à chacun la possibilité d’avoir le meilleur rendement possible.
Les résultats
Alors… qui a gagné ? Voici les résultats :
Pour les femmes, elles ont toutes gagné ! Je m’explique : contrairement à l’année dernière, elles n’étaient que deux. Mais la garantie d’arriver sur le podium ne les a pas empêchées de faire de leur mieux. Elles couraient avec les hommes, parcourant trois tours du circuit, pour un total de 31 km. La première à franchir la ligne d’arrivée, pour la médaille d’or, était sœur Nathalie Mazet, et sœur Anne-Sophie Barreteau a remporté la médaille d’argent. Toutes les deux sont de l’Institut Notre-Dame de Vie.
Pour les hommes, 54 coureurs ont parcouru 6 tours d’un circuit, pour un total de 62 km. La médaille de bronze a récompensé le Fr. Jean-Pierre Fontaine (Fraternité de Marie, Reine immaculée), qui a fait le parcours en 1h42 et 54 secondes. Le P. Xavier Ernst, salésien, a remporté la médaille d’argent avec un parcours de 1h41 et 57 secondes. Et le grand gagnant de cette année, qui a parcouru les 62 km en seulement 1h40 et 56 secondes, a été le P. Paul Bénézit, du diocèse d’Orléans. D’ailleurs, le P. Bénézit est le prêtre cycliste qui apparaît dans le film-documentaire Sacerdoce, distribué par SAJE qui, à mon avis, vaut vraiment la peine d’être vu.
La journée s’est terminée par un grand repas camarguais (du taureau), pour les coureurs et pour les couples qui les ont accueillis, à la maison diocésaine du Carmel.
Les mêmes coureurs ont participé aujourd’hui à une course contre la montre.