Le Parvis des gentils s’arrête à Bologne autour du plus ancien rouleau de la Torah retrouvé par un chercheur de l’université : un dialogue sur le thème du temps.
Le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, le recteur de l’université de Bologne, Ivano Dionigi, et le directeur du « Parvis des gentils », le P. Laurent Mazas, ont présenté ce matin au Vatican la nouvelle édition du « Parvis des gentils » qui est organisée en Italie, à Bologne, les 26-28 septembre.
Le cardinal Ravasi a rappelé la naissance du « Parvis des gentils » à Paris, à la Sorbonne, à l’UNESCO, à l’Académie française et à Notre Dame. Mais il avait été préparé justement à l’université de Bologne.
Il dialoguera avec le chanteur italien Gino Paoli, 80 ans le 23 septembre prochain : « Je ne connais pas Gino Paoli, figure laïque, chanteur, que je n’ai jamais rencontré, et avec qui je dois dialoguer. C’est une personnalité originale. »
A propos du thème du temps, il a fait observer que la religion judéo-chrétienne est « historique » et que pour la Bible et toute la tradition chrétienne, « le temps est la dimension la plus humaine », comme le manifeste aussi l’Incarnation de Jésus Christ.
Le titre de l’intervention du cardinal Ravasi sera « Le temps, maison de Dieu », inspiré par le deuxième livre de Samuel (2 Sm 7) : David veut construire le Temple, et le prophète dit de la part de Dieu : « le Temple ne m’intéresse pas » car « c’est moi qui construirai une maison pour toi », donc une dynastie.
Le cardinal Ravasi, bibliste, souligne l’importance de la découverte de la Torah à l’université de Bologne : « ce sera un événement pour le monde international et le monde juif. C’est le premier manuscrit complet de l’Antiquité : XIIe s., un rouleau que je suis curieux de voir ».
Le Prof. Ivano Dionigi, recteur de l’Université de Bologne, a parcouru le programme : vendredi 26 septembre, un « prélude », le dialogue entre le cardinal Ravasi et Gino Paoli, et concert de Gino Paoli.
Samedi 27, au cours du congrès, le recteur parlera des « Noms du temps », et le cardinal Ravasi parlera du « Temps, maison de Dieu ».
Sur saint Augustin interviendra Roberta De Monticelli, avec « La musique du temps : Augustin ».
Elena Cattaneo, sur « le Temps de l’espèce et de l’individu ».
Francesco Dal Co sur « Le spectacle des naufrages », une « histoire en fragments » dans les musées.
Puis ce sera le dialogue de Massimo Cacciari (philosophe, homme politique) et Mimmo Paladino sur « Art et temps ».
Guido Barbujani (généticien) et Amedeo Balbi (jeune chercheur, connaisseur du Big Bang) parleront du « Temps du corps, temps du cosmos ».
Enzo Bianchi (de la communauté de Bose) et Massimo Recalcati se confronteront sur « Temps et rite »
Samedi 27 septembre, le congrès se déplacera à la basilique saint Petronius, avec une salutation du cardinal Carlo Caffara et la présentation du Parvis par le cardinal Ravasi.
Adriano Guarnieri parlera de la méridienne de Saint Petronius (astronomie), et après 9 autres interventions, aura lieu un interlude musical, avec violon et piano.
Dimanche 28 septembre, le « Parvis » de Bologne se rassemblera autour de la Torah de l’université de Bologne, et de l’histoire d’« un livre en voyage » : ce sera la première exposition de cette Torah complète, découverte par un professeur de l’université de Bologne, avec la participation du Grand rabbin de Bologne, Alberto Sermoneta, et Mauro Perani, professeur d’hébreu à l’Université de Bologne, Biancastella Antonino, directrice de la Bibliothèque universitaire de Bologne, et le recteur de l’université, Ivano Dionigi.
L’événement bénficie du sponsoring de Finmeccanica (principal groupe industriel italien, leader dans le domaine des technologies), Baum et Mercier (horlogerie, Genève), Unicredit (banque italienne).
Le P. Laurent Mazas, directeur du « Parvis » au sein du Conseil pontifical, a présenté d’autres initiatives, dont le concours organisé dans les écoles primaires et secondaires italiennes avec le Ministère de l’Education, de l’université et de la recherche.
La première édition avait pour thème « la voie de la beauté », de façon à susciter un dialogue entre religions et non-religieux. Pour cette année, le thème est : « Sciences humaines, naturelles et religieuses en dialogue ». Le Prix sera remis aux lauréats le 30 septembre, en présence du cardinal Ravasi avec la ministre italienne de l’Instruction, de l’Université et de la recherche (MIUR), Stefania Giannini, Giuliano Amato, président de la fondation Parvis des Gentils, et Giovanna Melandri, présidente de la fondation MAXXI (Museo nazionale delle arti del XXI secolo).
En novembre, le pape a souhaité que le « Parvis » soit à Buenos Aires. Un autre « Parvis » est en préparation à Pavie, grand pôle universitaire scientifique du Nord de l’Italie.
Le cardinal Ravasi a conclu que le « Parvis des Gentils » est une « épine dans le flanc » pour secouer « l’indifférence », « secouer un peu les consciences ».