Ce 18 janvier, au Palais apostolique du Vatican, le Saint-Père a reçu en audience une délégation de la Fondation des Arènes de Vérone. Nous publions ci-dessous les paroles de salutations que le pape a adressées aux personnes présentes lors de la rencontre.
Excellence, Mesdames et Messieurs les autorités, chers amis, bienvenue !
Je suis heureux de vous accueillir à l’occasion des célébrations du centenaire de la « renaissance » des Arènes de Vérone, qui a commencé en 1913 avec la grande représentation d’Aïda de Giuseppe Verdi et s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui. Cent saisons d’activité artistique de haut niveau, qui ont permis de recueillir et de conserver un précieux héritage du passé, pour le transmettre encore plus riche aux générations futures. Et c’est très beau : c’est une forme intelligente, créative et concrète de gratitude et de charité.
Le patrimoine dont nous parlons est multiple. Le bâtiment des Arènes lui-même, tout d’abord, a une histoire de vingt siècles et a été préservé au fil du temps précisément parce qu’il a toujours été un lieu vivant. Comme c’est souvent le cas, il a été aménagé pour différentes affectations, et a connu divers destins : valorisé, à certaines périodes, dans sa fonction originelle de lieu de spectacle ; déclassé, à d’autres, à des fins plus humbles, au point de risquer, parfois, d’être réduit à une carrière de pierres. Cependant, il a toujours été racheté par l’affection avec laquelle les Véronais ont protégé sa survie, le restaurant sans cesse. C’est ainsi qu’au début des années 1900, il a accueilli le berceau de ce qui allait devenir la belle aventure du Festival, aujourd’hui centenaire.
Que de travail, que de dévouement, que d’efforts : de ceux qui ont construit et reconstruit les structures, des auteurs et des artistes, des organisateurs des différents événements, de tous ceux, nombreux, peut-être majoritaires, qui ont travaillé, comme on dit, « dans l’ombre ».
En y réfléchissant, on se souvient de ce que saint Paul dit de l’Église, lorsqu’il la compare à un corps qui a de nombreux membres : chaque partie est complémentaire des autres dans sa fonction spécifique (cf. 1 Cor 12, 1-27). Cent ans d’art, en effet, ne peuvent être produits par une seule personne, ni même par un petit groupe de personnes choisies. Ils sont élus : ils requièrent la contribution d’une grande communauté, dont le travail dépasse l’existence même des individus, et où ceux qui travaillent savent qu’ils construisent quelque chose non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour ceux qui viendront après eux. C’est pourquoi, en vous regardant, je vois avec vous la foule encore plus nombreuse des hommes et des femmes qui vous ont précédés et que vous amenez idéalement ici : une foule toujours présente, même sur scène, à chaque représentation, qui nous rappelle combien il est important, dans l’art comme dans la vie, d’être humbles et généreux.
Humilité et générosité : deux vertus de l’artiste véritable dont votre histoire nous parle !
Je vous encourage donc à poursuivre ce travail, et à le faire avec amour, non pas tant pour le succès personnel, mais pour la joie de donner quelque chose de beau aux autres. Donnez du bonheur à travers l’art, répandez la sérénité, communiquez l’harmonie ! Nous en avons tous tellement besoin. Je vous bénis du fond du cœur. Et n’oubliez pas de prier pour moi.