La rencontre du pape François avec les chefs des dicastères du Vatican a marqué une nouvelle étape de la réforme de la curie romaine, lundi 24 novembre, en sa salle Bologne du palais apostolique: il s’est agi d’une nouvelle consultation des chefs de dicastères sur les changements envisagés.
Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, SJ, indique la rencontre a duré environ trois heures.
Elle a été ouverte par Mgr Marcello Semeraro, secrétaire du Conseil des « neuf » cardinaux qui épaulent le pape François dans le processus de révision de l’organigramme de la curie – donc de la mise à jour de la Constitution Pastor Bonus de Jean-Paul II (28 juin 1988) – et dans le gouvernement de l’Eglise.
Mgr Semeraro a présenté des éléments de la proposition de réforme avancée par le Conseil, et les chefs des dicastères ont ensuite exprimé leur avis, ont formulé des remarques.
Le P. Lombardi a indiqué que la prochaine réunion du Conseil des « Neuf » aura lieu du 9 au 11 décembre.
Rappelons que le Conseil comprend le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin (Italien), et les cardinaux Oscar A. Rodriguez Maradiaga (Tegucigalpa, Honduras, coordinateur), Reinhardt Marx (Munich, Allemagne, pour l’Europe), Oswaldo Gracias (Bombay, Inde, pour l’Asie), Laurent Monsengwo Pasinya (Kinshasa, RDC, pour l’Afrique), Sean P. O’Malley, OFMCap. (Boston, EEUU, pour l’Amérique du Nord), Francisco Javier Errazuriz Ossa (émérite de Santiago, Chili, pour l’Amérique latine), George Pell (Vatican-Australie, pour l’Océanie), Giuseppe Bertello (Gouvernorat, Cité du Vatican).
La Curie romaine se compose aujourd’hui (art. 2 de “Pastor Bonus”) tout d’abord de 25 organismes:
la secrétairerie d’Etat,
9 « Congrégations », dirigées par un « préfet » qui est la plupart du temps un cardinal (Doctrine de la Foi, Eglises orientales, Culte divin et discipline des sacrements, Causes des saints, Evêques, Evangélisation des peuples ; Clergé, Instituts de vie consacrée et sociétés de vie apostolique, Education catholique),
3 tribunaux (Pénitencerie apostolique, Tribunal suprême de la Signature apostolique, Tribunal de la Rote romaine),
12 « Conseils pontificaux », d’orientation pastorale, dirigés par un « président » (Laïcs, Promotion de l’unité des chrétiens, Famille, Justice et Paix, Cor Unum, Pastorale des migrants et des personnes en déplacement, Pastorale du monde de la santé, Textes législatifs, Dialogue interreligieux, Culture, Communications sociales, Promotion de la nouvelle évangélisation).
Il faut y ajouter trois services administratifs comme la « Chambre apostolique », l' »Administration du patrimoine du Siège apostolique » (A.P.S.A.), et la « Préfecture pour les Affaires économiques du Saint-Siège », et le nouveau Secrétariat pour l’Economie créé par le pape François et dirigé par le cardinal Pell.
C’est dire l’ampleur de la tâche d’audit et de réorganisation, dans l’esprit indiqué par le pape: efficacité et professionnalisme, et service des pauvres.
En outre, ces dicastères se présentent aujourd’hui comme des poupées russes: par exemple, des « commissions » stables (les Commissions biblique et théologique dépendent de la Doctrine de la foi par ex.) ou provisoires en vue d’une réforme (sur la révision des procédures de déclaration de nullité du mariage célébré à l’église, par ex.), et les Académies pontificales, dépendent aussi de différents dicastères de la curie ou du pape. Et ces dicastères comptent eux mêmes différents « départements » (comme le Parvis des gentils pour le dicastère de la Culture ou le sport etc).