Par Rafael Manuel Tovar
Le président brésilien a rencontré le pape François à Rome et a ensuite annoncé, lors d’une conférence de presse, qu’il tenterait de convaincre le président nicaraguayen Daniel Ortega d’avoir le courage d’admettre l’erreur de l’emprisonnement de l’évêque et de le libérer.
Le président brésilien Luiz Ignácio Lula da Silva a assuré à Rome, après avoir rencontré le pape François, son intention de servir de médiateur avec son homologue nicaraguayen, Daniel Ortega, pour la libération de l’évêque Rolando Álvarez. Mgr Alvarez est prison pour avoir refusé de quitter le pays après qu’un juge l’ait condamné à l’exil sur l’accusation du gouvernement nicaraguayen de s’opposer au régime. Lula a déclaré qu’il fallait « faire preuve de patience », mais qu’il n’en manquait pas et qu’il chercherait à obtenir la libération du prisonnier.
Le président brésilien a déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue de sa visite en Italie et au Vatican que l’Église catholique du Nicaragua souhaitait uniquement que Mgr Alvarez soit libéré, qu’il ne subisse plus de pression et qu’il puisse se rendre en Italie. « J’essaierai d’aider. Mais les choses ne sont pas toujours faciles. Tout le monde n’a pas la grandeur de s’excuser. Le pardon est un mot simple, mais il faut de la grandeur pour reconnaître qu’une erreur a été commise. »
Le gouvernement Ortega a libéré et expulsé 222 prisonniers politiques du pays, qui se sont rendus à Washington à bord d’un avion affrété par le gouvernement américain en février dernier. L’évêque Rolando Álvarez a refusé d’être exilé et a été condamné à 26 ans de prison pour « trahison, désinformation et tentative de subversion de l’intégrité territoriale« , a été déchu de sa citoyenneté et est passé de l’assignation à résidence à la prison.
Rappelons que, lors de l’angélus du 12 février dernier, le pape François avait publiquement prié et exprimé son inquiétude concernant la condamnation à 26 ans de prison de Mgr Alvarez (voir ZENIT du 13 février 2023).
Le président brésilien a déclaré que l’emprisonnement était une erreur. « Je parlerai à Ortega pour qu’il soit libéré, parce qu’il faut apprendre à demander pardon (…) et à reconnaître l’erreur. »
Étant donné que le gouvernement de Daniel Ortega a rompu ses relations avec le Vatican après avoir expulsé le nonce du Vatican, l’intervention de Lula est très opportune pour obtenir la libération de l’évêque.
Lula a également déclaré qu’il fallait reconnaître que « l’Église a un problème au Nicaragua. Il y a des prêtres et des évêques en prison ». Son intercession a été demandée par le pape François lors de leur rencontre au Vatican la semaine dernière.
La position du Brésil à l’égard du gouvernement de Daniel Ortega a été critiquée par certain pays, car il a proposé un dialogue plus constructif au sein de l’Organisation des États américains face aux crimes commis par le régime nicaraguayen.