Toute œuvre apostolique authentique est toujours l’œuvre de Dieu réalisée « dans des vases d’argile », comme le rappelle saint Paul dans la deuxième lettre aux Corinthiens. « Si nous avons la foi, nous reconnaissons que le Seigneur accomplira ce qu’il veut accomplir dans notre vie », et que le trésor dans les « vases d’argile » est « un trésor qui ne vient pas de nous ».
C’est avec ces paroles que le cardinal Luis Antonio Tagle, le pro-préfet du Dicastère pour l’évangélisation, s’est adressé, le 31 mai 2023, aux plus de 100 directeurs nationaux des Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM), provenant de tous les continents, réunis à l’Assemblée générale à Rome, indique l’agence vaticane Fides.
Le récit évangélique de la Visitation de Marie à Elisabeth, explique le cardinal, raconte la rencontre de deux femmes qui vivent deux grossesses inexplicables d’un point de vue humain. Dieu lui-même est intervenu dans leur vie, en vue d’une mission : « Le fils de Marie a une mission. Et le fils d’Élisabeth a aussi une mission, en vue de la mission du fils de Marie. »
La question du « comment est-ce possible » de Marie part de la reconnaissance de l’impossibilité d’accomplir par les capacités humaines ce qui ne peut être que l’œuvre de Dieu. Cette reconnaissance, selon le pro-préfet, concerne toute œuvre apostolique authentique : il s’agit de « reconnaître que même avec les plus grands efforts humains, nous restons limités ». Une reconnaissance qui « a une dimension missionnaire », car les gens ne seront surpris que s’ils voient qu’« en nous, avec nos pots d’argile », « c’est l’œuvre de Dieu, et non la nôtre », qui est accomplie. « Le mérite revient à Dieu. »
Le cardinal Tagle avoue être « fasciné » par le fait que le Christ, encore caché dans le sein de Marie, est déjà « perçu » par les autres : « Une présence encore cachée a été perçue par ceux qui étaient remplis de l’Esprit Saint, ce qui leur a permis de percevoir même ce qui n’était pas visible, mais présent », dit-il.
Les disciples du Christ, poursuit le cardinal, sont appelés à témoigner de leur foi « ouvertement », mais il y a des circonstances dans lesquelles ils en témoignent également de manière silencieuse, et « les personnes qui sont à côté de nous » peuvent « percevoir » l’œuvre du Christ en nous. Le travail missionnaire, explique-t-il, prend sa source dans la prière et dans la rencontre personnelle avec le Christ : cela permet aux gens de sentir Sa présence en nous « lorsque nous marchons et faisons autre chose ».
La Visitation, explique le cardinal en développant le troisième point de sa réflexion, est un événement de joie : Marie est remplie de joie en reconnaissant que c’est Dieu qui « fait de grandes choses » en elle. Marie accepte ce que Dieu fait en elle « comme un signe que Dieu fera de grandes choses pour son peuple ». Elle reconnaît « le début de l’accomplissement de la promesse ».
Marie, poursuit le cardinal, montre que la grâce de Dieu n’est jamais pour une personne, mais qu’elle est pour tout le monde. « Le bonheur n’est authentique que lorsqu’il est partagé. » La mission, conclut le card. Tagle, « ne peut jamais être séparée de la rencontre avec Jésus, de la prise de Jésus avec nous et en nous », afin que l’œuvre de Dieu puisse « resplendir en toute occasion ».