« La volonté de l’Église est de tout clarifier », réaffirme le pape François en répondant à la question sur les abus dans l’Église lors de la conférence de presse dans l’avion au retour du voyage apostolique de Bahreïn, le 6 novembre 2022, indique Vatican News. « La première chose que nous devons ressentir, c’est la honte, une honte profonde pour cela », souligne-t-il. « Je crois que l’Église ne peut pas être ‘éhontée’. »
« Pour un prêtre, l’abus est comme aller contre sa nature sacerdotale et contre sa nature sociale, affirme le pape François. C’est pourquoi c’est une chose tragique et nous ne devons pas nous arrêter. »
Pour le pape, même « si c’était un seul cas, ce serait quand même tragique », parce qu’« en tant que prêtre, tu as la vocation de faire grandir les gens et en te comportant de cette façon, au contraire, tu les détruis ».
Le pape ne cache pas que lors des « enquêtes » sur les abus « tout n’a pas toujours (et partout) été égal » : « Certaines choses ont été cachées … Maintenant tout est clair et nous avançons sur ce sujet. » Il ajoute que « nous ne devons pas être surpris » que d’autres « cas » « soient révélés ».
Il rappelle que « le problème des abus a toujours existé, non seulement dans l’Église, mais partout ». « C’est très grave, mais l’habitude a toujours été celle de la dissimulation », note-t-il. « C’est une vilaine habitude qui a commencé à changer dans l’Église. »
« Nous faisons ce que nous pouvons, nous sommes tous des pécheurs », poursuit le pape. « Et la première chose que nous devons ressentir, c’est la honte, une honte profonde pour cela. »
« Je crois que la honte est une grâce », affirme le pape. Il cite à ce propos les Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola expliquant que « lorsqu’il te fait demander le pardon pour tous les péchés que tu as commis, il te fait aller jusqu’à la honte, et si tu n’as pas la grâce de la honte, tu ne peux pas continuer ».
« Une des insultes que nous avons dans mon pays est ‘tu es un éhonté’ et je crois que l’Église ne peut pas être ‘éhontée’», affirme le pape. « Elle doit avoir honte des mauvaises choses, tout en remerciant Dieu pour les bonnes choses qu’elle a faites. »