"Seigneur, donne-nous la grâce des larmes"

Tweet du 9 avril 2015

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Le pape François parle souvent du don des larmes, dont le fondateur des Jésuites, saint Ignace de Loyola (1491-1556) a témoigné abondamment dans son journal: il revient sur ce don dans son tweet de ce jeudi 9 avril 2015, sous forme de prière, puisque c’est un don à demander à Dieu.

« Seigneur, donne-nous la grâce des larmes, pour pleurer nos péchés et recevoir ton pardon », écrit le pape sur son compte @Pontifex_fr .

Le Mercredi des Cendres, le 18 février, le pape François avait en effet encouragé les baptisés à « demander le don des larmes, afin que [leur] prière et [leur] chemin de conversion soient toujours plus authentiques et sans hypocrisie ».

Pour une vraie conversion, il a invité à un examen de conscience : « Est-ce que je pleure ?… Les pleurs font-ils partie de nos prières ? ». En effet, les larmes permettent de « purifier » le cœur. « Les hypocrites ne savent pas pleurer ; ils ont oublié comment on pleure ; ils ne demandent pas le don des larmes ».

Le pape avait prolongé l’image, en 2013 en faisant observer que « parfois dans notre vie, les larmes peuvent devenir comme des lunettes qui nous permettent de voir Jésus ».

Mgr Francesco Follo, Observateur permanent du Saint-Siège à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), expliquait ce que signifiait cette demande, exprimée par le pape François déjà au début de carême, le mercredi des Cendrespour se convertir « sans hypocrisie ».

« Je pense que le pape François, expliquait Mgr Follo, a suggéré de demander « le don des larmes » sous l’influence de la béatitude « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés » (Mt 5,4) et de saint Ignace de Loyola qui, surtout dans son Autobiographie, écrit qu’il a reçu le don des larmes, au point que souvent, pendant plusieurs jours, il ne note que le mot « larmes ». Cette expression du « don des larmes », comme la béatitude de ceux qui pleurent, ne veut pas décrire seulement le fait qu’« on sème en pleurant et on récolte en chantant ». Cela veut dire que les larmes qui viennent de l’Esprit ne sont pas des larmes de tristesse mais des larmes de consolation, qui donnent un sentiment de libération et qui ouvrent la personne à de nouvelles décisions de service de Dieu, de l’Évangile et de l’homme. La « consolation » comporte aussi un sentiment d’élévation vers Dieu, un goût des choses spirituelles et une croissance en intensité des vertus théologales que sont la foi, l’espérance et la charité. Grâce au don des larmes, on n’obtient pas seulement ni tant un cœur meilleur, mais un cœur nouveau et sincère. En luttant contre l’hypocrisie, on a un cœur sincère et avec sincérité, nous nous abandonnons au cœur du Christ. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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