L’ONU attend l’encyclique du pape François sur l’écologie – qui devrait être publiée avant l’été –, assure Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations-Unies, saluant le « leadership » du pape sur les questions du changement climatique.
Le pape François l’a rencontré ce matin, 28 avril, au siège de l’Académie pontificale des sciences au Vatican, où le secrétaire général a participé à une rencontre internationale sur le thème « Protéger la Terre donne sa dignité à l’humanité. Les dimensions morales du changement climatique et du développement durable » (“Protect the Earth, Dignify Humanity. The Moral Dimensions of Climate Change and Sustainable Development”).
Au cours de la rencontre, Ban Ki-Moon a remercié le pape d’avoir accepté de s’adresser à l’Assemblée des Nations-Unies le 25 septembre prochain à New-York, lui exprimant l’attente des membres pour son discours et pour sa prochaine encyclique dédiée à l’écologie, rapporte un communiqué du P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège.
Le secrétaire général a aussi évoqué « certaines questions de l’engagement actuel de l’ONU pour l’environnement, pour les migrants et pour les situations humanitaires dramatiques dans les endroits du monde touchés par les conflits », ajoute la note.
Après cette rencontre privée, Ban Ki-moon a prononcé le discours d’ouverture de la réunion à laquelle participaient Mgr Marcelo Sánchez Sorondo, chancelier de l’Académie, le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix et divers responsables religieux.
« Le pape François et moi-même venons d’avoir une conversation fructueuse et de grande envergure », a-t-il affirmé : « Le pape a été l’une des voix morales les plus passionnées du monde sur ces questions, et j’applaudis son leadership. »
Ban Ki-Moon a également confié son « impatience » pour la prochaine encyclique du pape : « Elle permettra de transmettre au monde entier que la protection de l’environnement est un impératif moral urgent et un devoir sacré pour toutes les personnes de foi et les personnes de conscience. »
« Je félicite Sa Sainteté, et tous les chefs religieux et scientifiques présents ici, de sensibiliser sur l’urgente nécessité de promouvoir le développement durable et d’affronter la question du climat », a-t-il ajouté.
Pour l’ONU, l’intervention des religions est « extrêmement importante » : « Votre influence est énorme. Vous parlez au cœur des espoirs et des besoins les plus profonds de l’humanité. Vous pouvez rappeler à tous que nous ne vivons pas en dehors de la nature », a souligné le secrétaire général.
« Cette année, avec la prochaine encyclique, le sommet sur les objectifs de développement durable en septembre, et l’accord mondial sur le climat, nous avons une occasion sans précédent de créer un avenir plus durable et une vie digne pour tous », a-t-il estimé.
Ban Ki-Moon a vu dans le changement climatique « la question déterminante de notre temps » : « intrinsèquement lié à la santé publique, à la sécurité alimentaire et celle de l’eau, aux migrations, à la paix et à la sécurité », il s’agit « d’une question morale, d’une question de justice sociale, de droits humains fondamentaux ».
Ce changement est « déjà en cours », les activités humaines en sont « la cause principale » et « les premiers à en souffrir sont ceux qui en sont le moins responsables : les plus pauvres et les plus vulnérables de la société ». Face à ces faits, « la réponse doit être globale, holistique et enracinée dans des valeurs universelles », à travers « un accord mondial, universel, équitable et ambitieux » sur le climat, a-t-il poursuivi.
« Partout, les gens se rendent compte que nous devons fondamentalement changer nos façons de vivre, (…) transformer notre pensée et nos valeurs. En cela, les religions du monde peuvent fournir un leadership précieux », a-t-il conclu.
