« Le jubilé est un acte de justice et c’est un peu comme lorsque le fermier retourne les mottes de terre pour semer à nouveau » : c’est ainsi que Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, définit le jubilé 2025, dont il est chargé de l’organisation.
« Voilà ce qu’est le jubilé, explique-t-il: un renouvellement de notre vie, afin de pouvoir semer quelque chose qui nous redonne confiance et nous permet de reconstruire des relations interpersonnelles. »
Le 11 février dernier, le pape François a adressé une lettre à Mgr Fisichella lui confiant « la responsabilité de trouver des formes appropriées pour que l’Année Sainte soit préparée et célébrée avec une foi intense, une espérance vivante et une charité active ».
Dans l’entretien avec Vatican News, Mgr Fisichella commente la lettre du pape et explique ce que signifie une année jubilaire pour le peuple de Dieu.
Dans cette lettre, explique Mgr Fisichella, le pape François « nous dit explicitement que nous avons vécu – et que nous vivons encore – des mois de fragilité et de peur, dans lesquels nous avons touché de nos propres mains l’incertitude et malheureusement aussi la mort. Nous devons donc regarder l’avenir et de quelle manière construire les prochaines années ».
S’attardant sur « la nature même du jubilé », le président du Conseil pontifical rappelle que « contrairement au jubilé de 2016, il s’agit d’un jubilé ordinaire » : « Cette période, qui se produit tous les vingt-cinq ans, rappelle celle établie par les Saintes Écritures dans le livre du Lévitique, dit-il. C’est un temps de conversion, de repos, un temps pour entrer dans une relation plus intime avec Dieu, avec soi-même et avec la création. »
Mgr Fisichella souligne tout particulièrement « la dimension du pèlerinage » « qui ressort le plus » lorsqu’on pense au jubilé : « Le jubilé, en effet, doit être préparé et vécu à la lumière du pèlerinage, c’est-à-dire de la « marche à pied ». » Les pèlerinages, explique-t-il, « ont toujours été des moments de grande force spirituelle, parce qu’en pèlerinage l’homme va au fond de lui-même ». Ce sont « des moments de silence, de prière, mais aussi de fatigue, où l’on cherche l’aide d’autres pèlerins, mais où l’on contemple la beauté de la nature ».
Mgr Fisichella pense que « la dimension du pèlerinage favorise en quelque sorte la contemplation » : « Et à travers le parcours, on arrive à la Porte Sainte, pour en franchir le seuil et incarner ainsi, à travers ce signe, le sens profond de ce que représente le jubilé. »
Le jubilé 2025 sera une occasion de « reprise » après la pandémie pour Rome, mais aussi pour d’autres villes : « Les pèlerins viendront principalement à Rome, explique le président du Conseil pontifical, mais ensuite, de Rome – comme on le sait bien – ils se rendront dans d’autres grandes villes italiennes qui sont des destinations culturelles et artistiques, des destinations d’expériences religieuses. Ainsi, si Rome est la première à se préparer à la réception, le jubilé mettra en quelque sorte le monde entier en mouvement. »
Rappelant « un sérieux impact » de la pandémie « sur les voyages, sur les déplacements », Mgr Fisichella souligne que le jubilé « constitue » « un véritable réveil » « pour l’Italie et pour le monde » : « C’est l’occasion de retrouver la vie habituelle, la vie de tous les jours, mais aussi de redécouvrir les rythmes de la rencontre. »