Association des maires italiens © Vatican Media

Association des maires italiens © Vatican Media

Italie : le pape encourage les maires à « rester proches des gens »

« Paternité », « périphéries et paix » sociale

Share this Entry

Le pape François a encouragé les maires des villes italiennes « à rester proches des gens » et à « se dépenser pour les autres ». Il a voulu leur « offrir trois mots d’encouragement : « Paternité – ou maternité -, périphéries et paix. »

Le pape s’est adressé aux maires de l’Association nationale des municipalités d’Italie (A.N.C.I.) au cours de l’audience du samedi 5 février 2022 au Palais apostolique du Vatican.

Il a rappelé que « le service du bien commun est une forme élevée de charité, comparable à celle des parents dans une famille ». Comme dans une famille, a-t-il expliqué, « dans une ville, il faut répondre à des situations différentes avec des attentions différentes, donc la paternité – ou la maternité – passe avant tout par l’écoute ». Le pape a invité les maires à ne pas avoir peur de « perdre du temps » en écoutant « les gens et leurs problèmes ».

Association des maires italiens © Vatican Media

Association des maires italiens © Vatican Media

Il a également noté que « parfois, nous avons l’illusion qu’un financement adéquat suffit à résoudre les problèmes ». « Ce n’est pas vrai, a dit le pape : en réalité, il faut aussi un projet de coexistence civile et de citoyenneté ». Le pape a appelé à « investir dans la beauté là où il y a plus de dégradation, dans l’éducation là où règne le malaise social ». « Savoir rêver d’une ville meilleure et partager ce rêve » « avec tous les citoyens de bonne volonté est un indice de bienveillance sociale », a-t-il souligné.

Concernant le « deuxième mot » d’encouragement – les « périphéries » – le pape a rappelé qu’il « aime répéter que l’ensemble est mieux vu des périphéries ». Partir des périphéries, a-t-il expliqué, « ne signifie pas exclure quelqu’un, c’est un choix de méthode ». Ce n’est pas « un choix idéologique », a-t-il souligné, « mais commencer par les pauvres pour servir le bien de tous ».

« Les pauvres sont la richesse d’une ville », a-t-il affirmé. Ils nous rappellent « nos fragilités » et le fait « que nous avons besoin les uns des autres ». « Ils nous appellent à la solidarité, qui est une valeur centrale de la doctrine sociale de l’Église, particulièrement développée par saint Jean-Paul II », a rappelé le pape François.

Il a invité à transformer les « banlieues » « en laboratoires d’une autre économie et d’une autre société ». La « dignité » des gens « passe par un travail, et donc un projet dans lequel chacun est valorisé pour ce qu’il peut apporter aux autres ». « Le travail est vraiment une onction de dignité ! » a souligné le pape.

Association des maires italiens © Vatican Media

Association des maires italiens © Vatican Media

Enfin, le troisième mot d’encouragement est la « paix » : le pape a invité à « créer un tissu commun de valeurs qui conduit à désarmer les tensions entre les différences culturelles et sociales ». La paix, a-t-il expliqué, « n’est pas l’absence de conflit, mais la capacité de le faire évoluer vers une nouvelle forme de rencontre et de coexistence avec l’autre ». Le pape a cité l’exhortation apostolique Evangelii gaudium en disant que « face au conflit, certains le regardent simplement et continuent comme si de rien n’était […]. D’autres entrent dans le conflit de telle sorte qu’ils restent prisonniers […]. Cependant, il existe une troisième voie, la plus adéquate […] : accepter de porter le conflit, le résoudre et le transformer en un maillon d’un nouveau processus ».

En concluant, le pape François a béni les maires ainsi que leurs « collaborateurs » et leur « travail ». « Et je vous demande de bien vouloir prier pour moi, a-t-il demandé, car moi aussi je suis le « maire » de quelque chose! »

Share this Entry

Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel