Les îles Tonga sont peu connues de la plupart d’entre nous et elles sont isolées, a-t-il constaté, « cependant, nous ne sommes jamais loin de ceux qui souffrent, nous qui en Jésus nous reconnaissons comme « des enfants toujours aimés » de notre Père, et qui sommes appelés à partager un destin commun avec la famille humaine, dans la maison commune qu’est la Terre ».
Le cardinal Czerny a fait observer que cette calamité naturelle a montré à quel point nous sommes « petits et fragiles » face à la force de la nature: comme la pandémie de COVID-19, cette nouvelle catastrophe a mis en évidence deux illusions typiques de notre époque, la pensée de toujours rester en bonne santé dans un monde malade et celle d’être presque tout-pûissant sur la nature et le monde.
Le cardinal Czerny a commenté des passages du Livre de Job lus pendant cette prière: ils sont « révélateurs » car l’histoire de Job dit qu’en imposant à l’homme droit et pieux une série de catastrophes inattendues, Dieu l’oblige à reconnaître son impuissance à tout contrôler, par opposition à la sagesse et à la toute-puissance divines. Il montre que « la souffrance n’est pas une dimension accidentelle de la vie humaine, mais un aspect de la vie de tout homme et de toute femme. C’est une réalité qui nous permet de nous confronter à la finitude de notre être », a encore fait observer le cardinal Czerny.
Pour le cardinal jésuite, la souffrance en effet « offre l’occasion non seulement d’abandonner l’image commode que nous pouvons avoir de Dieu et de nous-mêmes, mais aussi de nourrir de la compassion : en luttant contre la souffrance aux côtés de ceux qui souffrent, nous expérimentons la solidarité du don et communion. »
Les occasions de se montrer solidaires de ceux qui souffrent, a constaté le cardinal Czerny, « sont devenues très claires pour nous en cette période de pandémie ». Mais, alors que l’humanité dispose désormais de nouveaux moyens puissants pour faire face aux catastrophes naturelles, « nous devons reconnaître et déplorer que pratiquement aucune ressource n’ait été consacrée à la prévention des catastrophes, c’est-à-dire au soin de la vie et de la Terre ! ”
Il a salué le travail de la Caritas et de la marine de Nouvelle-Zélande, avant d’appeler à prier pour demander à Dieu de protéger les habitants des îles Tonga du « découragement et du désespoir » et « de faire cesser la violence de la nature », afin que les Tongiens puissent reconstruire ce qui a été détruit.
Il a également invité à implorer Dieu « de toucher le cœur des hommes et des femmes, afin qu’ils consacrent les ressources de la science à soulager les peuples des catastrophes naturelles, du changement climatique, de la maladie, de la pauvreté et de l’exclusion ».
« Puisse notre prière surmonter toutes les distances, en montrant notre appartenance à l’unique famille de Dieu », a conclu le cardinal Czerny: « Malgré les différences et la diversité, nous partageons un destin commun, nous sommes enfants d’un seul Père, nous vivons dans une maison commune, nous sommes tous frères et sœurs ».
Le pape François a exprimé sa proximité aux habitants des îles Tonga, frappées par l’éruption du volcan sous-marin Hunga Ha’apai, dans le Pacifique, vendredi 14 janvier, provoquant des vagues de plus d’un mètre, des nuages de cendres et la formation de gaz toxiques. Les câbles sous-marins d’Internet sont endommagés, ce qui a rendu difficiles les communications et l’information.
L’appel du pape et une photo de l’éruption fait la Une de L’Osservatore Romano en italien du 20 janvier 2022.
A la fin de l’audience générale de ce mercredi 19 janvier, le pape s’est adressé, en italien, aux habitants en disant: « Ma pensée va aux populations des îles Tonga, qui ont été touchées ces derniers jours par l’éruption du volcan sous-marin qui a causé d’importants dégâts matériels. Je suis spirituellement proche de toutes les personnes affligées, implorant Dieu de les soulager de leurs souffrances. J’invite tout le monde à se joindre à moi pour prier pour ces frères et sœurs. »
Des alertes au tsunami ont été déclenchées samedi dernier dans plusieurs archipels du Pacifique, en Nouvelle-Zélande et en Australie ainsi qu’aux États-Unis, touchés par des inondations sur la côte Ouest. Les vagues ont également atteint le Japon.
Météouragan indique, ce 19 janvier, sur son fil Twitter : « La masse de cendres et de dioxyde de soufre SO2 du volcan sous-marin Hunga Tonga circule d’Est en Ouest à une altitude comprise entre 12 et 19 kilomètres, vitesse 92 km/h et est actuellement sur la moitié Nord de l’Australie et se dirige vers l’océan indien. »
Le volcan Hunga Tonga-Hunga Ha’apai se trouve sur une des îles inhabitées des Tongas, à environ 65 km de la capitale, Nuku’alofa.
L’éruption a duré huit minutes et elle a été entendue à plus de 8OO km, sur les îles Fidji.
Un panache de cendres et de vapeur s’est élevé jusqu’à 20 km dans le ciel et des vagues de 1,20 m ont frappé la capitale.