Mgr Eric de Moulins-Beaufort, capture @KTO

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France: « La peur est mauvaise conseillère », par Mgr Eric de Moulins-Beaufort

Présentation d’un document au micro de Radio Vatican

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Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, et président de la Conférence des évêques, évoque un document des évêques de France – en préparation à l’élection présidentielle – au micro de Radio Vatican (Olivier Bonnel) ce mercredi 19 janvier 2022 : « La peur est mauvaise conseillère », rappelle-t-il.

Pour « faire les meilleurs choix » lors de cette élection (10 et 24 avril 2022), le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France publie en effet la brochure: “L’espérance ne déçoit pas”, présentant des « repères de discernement sur la vie sociale et politique ».

« L’Église souhaite avec humilité contribuer à la réflexion qui alimentera les débats nécessaires au vote de la prochaine Présidence de la République », indique le site de la Conférence des évêques de France.

Il s’agit tout d’abord de répondre aux inquiétudes, fait observer Mgr de Moulins-Beaufort: « Nous avons le sentiment qu’il y a beaucoup d’inquiétude aujourd’hui dans notre pays et dans tous les pays du monde, une espèce de trouble qui touche l’humanité elle-même, la condition humaine elle-même, que l’élection présidentielle d’ailleurs ne résoudra pas.  Mais il nous apparaît que beaucoup de défis se présentent et qu’ils suscitent beaucoup d’inquiétudes et de peurs, et, comme nous essayons de l’écrire, la peur est mauvaise conseillère. Et nous chrétiens nous savons, par la foi, que l’avenir de l’humanité ce n’est pas le chaos, ce n’est pas la haine, ce n’est pas la division, mais c’est la communion. Bien sûr, cela vient d’en-haut, c’est donné par Dieu et cela ne se réalisera jamais complètement ici-bas, mais c’est en gardant les yeux fixés sur l’espérance qui nous est promise que nous pouvons faire les meilleurs choix ici bas. »

A propos de l’abstention croissante, l’archevêque de Reims souligne la préoccupation des évêques: « Le pari de la démocratie c’est que tous les citoyens se sentent partie prenante de la décision, et donc nous voulons encourager tout le monde à s’engager pendant l’élection. Bien sûr, il n’y a jamais le candidat idéal, il n’y a pas d’homme providentiel, alors il faut choisir le meilleur possible. Mais cela demande l’engagement de tous. C’est pourquoi nous disons que l’on peut voter blanc, c’est mieux que de rester chez soi. Parce que l’attitude qui nous paraît inquiétante, c’est de se dire: « la politique c’est mauvais » ou « tous pourris » ou « la politique, cela ne m’intéresse pas, cela ne sert à rien ». Il nous paraît important et de notre responsabilité d’évêques d’inviter nos concitoyens à prendre le vote au sérieux et à croire que chacun est responsable du vote qui va se jouer. »

Pour Mgr Eric de Moulins-Beaufort, il ne suffit pas de se référer à l’histoire chrétienne de la France, mais il faut vivre de ses valeurs: « Ce qui compte ce n’est pas de se référer à des racines ou à des valeurs, ce qui compte c’est ce que l’on en fait, c’est d’en vivre: c’est d’essayer de vivre de l’élan qu’elles représentent. Or l’élan du christianisme et de la foi chrétienne est assez fort pour nous rendre capables d’entrer en dialogue, en échange, avec toutes les cultures du monde, toutes les réalités du monde, non pas pour tout absorber n’importe comment, non pas pour se laisser absorber par tout, mais pour construire une humanité plus riche, plus belle, plus forte, c’est cela seul qui importe vraiment. »

Les évêques, souligne Mgr de Moulins-Beaufort, invitent à refaire un choix en vue des élections: « Nous rappelons que le choix de la vie sociale, c’est le choix de vivre ensemble et en paix: c’est le principe même de la vie sociale en démocratie , c’est sa grandeur. Il y a donc la nécessité que ce choix soit fait par tous et par chacun. Et c’est l’in des enjeux, il me semble, dans la période dans laquelle nous sommes, d’appeler tous les citoyens à refaire ce choix de vivre ensemble en paix, ce qui suppose de s’écouter, de travailler ensemble, de réfléchir ensemble à ce que nous voulons et ce que nous pouvons faire. Et c’est pourquoi modestement, nous espérons susciter des réflexions personnelles de chacun, pour que chacun nourrisse son choix de raison, si vous voulez. Et pour que aussi, des petits groupes se forment, pour que des gens échangent pour se dire quels sont pour eux les enjeux vraiment importants, sur les différents sujets qui se présentent à nous en ce moment et sur lesquels les élections vont nous amener à nous prononcer. »

 

 

 

 

 

 

 

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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