Face aux défis actuels qui se présentent à toute l’humanité, notamment « le soin de la création, l’éducation des générations futures, le dialogue entre les différentes traditions religieuses et la poursuite de la paix », écrit le pape François dans un message au patriarche œcuménique Bartholomée Ier, « notre commune responsabilité découle de notre foi commune en Dieu », Père, Fils et Saint Esprit.
Le pape François a adressé un message à Bartholomée Ier, patriarche œcuménique et archevêque de Constantinople, en la fête de saint André, saint patron du Phanar, ce mardi 30 novembre 2021.
Le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et chef de la délégation du Saint-Siège, a remis le message autographe au patriarche œcuménique après en avoir donné la lecture publique à l’issue de la liturgie dans l’église patriarcale de Saint-Georges au Phanar.
Soulignant que l’Esprit Saint est celui « qui harmonise les différences sans les abolir », le pape François a poursuivi : « Unis dans cette foi, cherchons avec détermination à rendre visible notre communion ». Le pape a également souhaité que, « sur le chemin vers la pleine communion entre nos Eglises », la collaboration entre catholiques et orthodoxes se développe « dans les domaines où cela est non seulement possible, mais impératif ».
Le cardinal Kurt Koch a guidé la délégation du Saint-Siège à Istanbul, dans le cadre du traditionnel échange de délégations pour les fêtes respectives de leurs saints patrons : le 29 juin à Rome pour la célébration des saints Pierre et Paul, et le 30 novembre au Phanar pour celle de saint André. Le cardinal suisse était accompagné de Mgr Brian Farrell, secrétaire du dicastère, et de Mgr Andrea Palmieri, sous-secrétaire.
Voici notre traduction du message du pape François rédigé en anglais.
Message du pape François
A sa Toute-Sainteté Bartholomée archevêque de Constantinople, patriarche œcuménique.
En cette occasion de la fête de l’apôtre André, le premier-appelé et frère de l’apôtre Pierre, saint patron de l’Église de Constantinople et du Patriarcat œcuménique, mes pensées vont vers vous, frère bien-aimé dans le Christ, et vers l’Église que notre Seigneur Jésus, « le berger des brebis, le Pasteur par excellence » (He 13, 20), a confiée à votre ministère. Je le fais non seulement en raison de notre fraternelle amitié mais également en raison des liens noués entre l’Église de Rome et l’Église de Constantinople. Avec l’assurance de ma proximité spirituelle, j’ai envoyé une délégation pour vous apporter mes meilleurs vœux de joie et de paix, ainsi qu’à vos frères évêques et aux prêtres, moines et fidèles laïcs rassemblés dans l’église patriarcale de Saint-Georges pour la divine liturgie en mémoire de l’apôtre André.
J’ai été heureux, lors de votre récente visite à Rome, que nous ayons pu non seulement partager nos préoccupations concernant le présent et l’avenir de notre monde, mais également exprimer notre engagement commun à affronter des problèmes d’une importance cruciale pour toute notre famille humaine, notamment le soin de la création, l’éducation des générations futures, le dialogue entre les différentes traditions religieuses et la poursuite de la paix. Ainsi, en tant que pasteurs, avec nos Églises, nous renforçons le lien profond qui nous unit déjà car notre commune responsabilité face aux défis actuels découle de notre foi commune en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre ; en l’unique Seigneur Jésus-Christ, son Fils, qui s’est fait homme pour notre salut, est mort et ressuscité d’entre les morts ; et en l’Esprit-Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie, qui harmonise les différences sans les abolir. Unis dans cette foi, cherchons avec détermination à rendre visible notre communion. Tout en reconnaissant qu’il reste des questions théologiques et ecclésiologiques au cœur du travail de notre dialogue théologique actuel, j’espère que catholiques et orthodoxes pourront toujours plus travailler ensemble dans les domaines où cela est non seulement possible, mais impératif.
Frère bien-aimé dans le Christ, sur le chemin vers la pleine communion entre nos Églises, nous sommes soutenus par l’intercession des saints frères Pierre et André, nos saints patrons. La pleine unité à laquelle nous aspirons est, bien sûr, un don de Dieu, par la grâce du Saint Esprit. Que notre Seigneur nous aide à être prêts à accueillir ce don par la prière, la conversion intérieure et l’ouverture à chercher et à offrir le pardon.
Avec ces sentiments sincères, je renouvelle mes vœux chaleureux pour la fête de Saint André et j’échange avec Votre Toute-Sainteté un baiser de paix.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat