Cardinal Parolin © capture de Zenit / KTO, 29 janvier 2021

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Enseignement social de l’Eglise : «La grâce de Dieu et l’effort humain», par le card. Parolin

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« La liberté sans responsabilité est vide »

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« La grâce de Dieu et l’effort humain et aller de l’avant », telle est la voie pour surmonter les difficultés de notre temps, affirme le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican. En cette période de l’Avent, le cardinal invite à aller à la « rencontre » avec le Christ se souvenant « que nos efforts ne peuvent être fructueux que par la grâce du Seigneur ». « Ouvrez-vous de plus en plus à Lui », demande-t-il, et allez « toujours » dans « cette double direction: l’effort de l’homme, qui ne peut jamais manquer, mais, en même temps, se confier aussi à la grâce du Seigneur ».

C’est ce que le card. Parolin a dit pendant l’entretien avec Radio Vatican-Vatican News, Tv2000 et Telepace, à l’issue de la Fête de la doctrine sociale de Vérone, en Italie, indique Vatican News en italien du 28 novembre 2021.

Le cardinal Parolin souligne qu’« aujourd’hui » il y a « un grand besoin de pouvoir insuffler l’espérance, mais de le faire de manière assez concrète » en proposant « des pistes concrètes et opérationnelles ». La doctrine sociale, estime-t-il, « peut être l’une de celles-ci, voire doit être l’une de ces voies, précisément parce qu’elle donne des pistes de réflexion, mais aussi des critères de jugement, des indications et des lignes directrices opérationnelles sur lesquelles se déplacer dans les grands domaines qui touchent tout le monde ».

Le secrétaire d’État pense que la doctrine sociale de l’Église « a un intérêt aussi pour les non-croyants, car quand on parle de questions telles que la paix, le travail, le développement, la vie civile, la vie commune, la politique… ce sont des domaines qui intéressent tout le monde ». « Par conséquent, poursuit-il, je crois que la doctrine sociale de l’Église est un domaine d’espérance où l’on peut vraiment construire et indiquer des chemins d’espérance dans le monde d’aujourd’hui. »

Pandémie : « le sens de la responsabilité »

En ce temps difficile de la pandémie, le cardinal invite à « vivre avec la responsabilité » et à ne pas oublier que « la solution à ce problème tragique, qui perdure encore, dépend certainement de la force des hommes, et donc des efforts déployés par les hommes ». « Il doit y avoir un engagement constant, une responsabilité constante, vis-à-vis du vaccin, et aussi une recherche de remèdes », souligne-t-il.

En ce qui concerne la vaccination, « le message » de l’Église « est clair et bien connu », affirme le cardinal Parolin. L’Église et le pape François appellent « à vivre » « le problème du vaccin, dans le sens de la responsabilité ». « C’est ça : la liberté responsable, explique le cardinal. Parce que beaucoup se réfèrent à la liberté, mais la liberté sans responsabilité est vide, en effet elle devient esclavage. » Il s’agit donc de la « responsabilité envers soi-même, car on voit comment les No Vax sont touchés par la maladie, et responsabilité surtout envers les autres ».

Euthanasie : donner le sens à la souffrance

En répondant à la question sur l’euthanasie, le secrétaire d’État cite les paroles du pape Jean-Paul II dans l’encyclique Salvifici Doloris (1984) sur le sens chrétien de la souffrance humaine: « Faire du bien par la souffrance. » « S’il n’y a pas de sens, la souffrance est incompréhensible, la souffrance devient insupportable, souligne le cardinal, et je crois que nous, chrétiens, sommes appelés à donner précisément ce sens, naturellement uni au Mystère de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur, pour faire du bien à ceux qui souffrent. »

Le cardinal rappelle que nous vivons « aujourd’hui dans une société de plus en plus déchristianisée, où la référence à la valeur infinie de la vie est de moins en moins ». Il invite les chrétiens à « insister sur ce qu’est la vision anthropologique de la foi, qui vient de l’Évangile, qui est une condition de sauvegarde de la dignité de chaque personne, car si nous défendons ces valeurs ce n’est pas tant par souci de les défendre en elles-mêmes, mais parce que nous sommes convaincus qu’elles sont une condition indispensable pour défendre, promouvoir, protéger et développer la dignité concrète de chaque personne ». « J’insiste sur ceci : pas la personne abstraite, mais une personne concrète. »

L’avenir de l’Église

Le secrétaire d’État dit que « personnellement » il se sent « parfois, un peu inquiet de la situation dans laquelle se trouve l’Église », cependant, « de la part du magistère, notamment du magistère du pape, il y a … des indications très précises, très déterminées, justement pour ne pas rester prisonniers, voire victimes, de ce climat de peu d’espérance, de découragement, mais pour reprendre en main la situation », « toujours dans cette dynamique » dont le cardinal parlait au début: « la grâce de Dieu et l’effort humain et aller de l’avant ».

« Une autre indication fondamentale pour sortir de cette crise dans laquelle nous nous trouvons » est donnée par le pape François dans l’encyclique Fratelli Tutti, explique le cardinal. « J’espère que chacun se sente impliqué dans ce cheminement et que chacun puisse apporter sa propre contribution, en partant du fait que nous sommes convaincus que chacun a quelque chose à dire, quelque chose d’important à donner », conclut le secrétaire d’État.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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