« L’Église monégasque est petite territorialement, mais elle doit sensibiliser la société aux valeurs de l’Évangile », a déclaré le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État, en répondant aux questions d’une journaliste au cours de son voyage officiel à Monaco du 17 au 19 juillet 2021, pour marquer le quarantième anniversaire de la Convention signée entre les deux États.
Il s’agit de la première visite d’un secrétaire d’État du Saint-Siège dans la Principauté de Monaco, indique Vatican News du 18 juillet. Le texte de la Convention – élaboré par le saint pape Jean-Paul II en 1981 – élève le diocèse de Monaco au rang d’archidiocèse, réservant la nomination de l’archevêque exclusivement au pape, et non plus au souverain princier.
Le cardinal Parolin note qu’il lui « semble important de souligner cet anniversaire qui a permis d’élever le diocèse de Monaco au rang d’archidiocèse ». La célébration du quarantième anniversaire de la Convention souligne « les bonnes relations qui existent entre la Principauté et le Saint-Siège », ajoute le cardinal, et « l’estime et l’appréciation » manifestées par le pape Jean-Paul II, « qui avait à l’époque rédigé ce document ».
Le cardinal souhaite « souligner le processus de croissance de l’Église monégasque » : « Malgré le fait qu’elle soit petite d’un point de vue territorial, elle est importante », affirme-t-il.
Le secrétaire d’État indique que le Saint-Siège collabore avec la Principauté « tout d’abord » « sur le plan des valeurs » qui « sont la base de la vie sociale et politique ».
« Le pape aime beaucoup parler des périphéries, Monaco est bien un centre économique, rappelle le card. Parolin. Mais c’est la vocation de l’Église d’être présente dans tous les milieux sociaux. »
Les deux États collaborent également « au niveau de la communauté internationale » : « Monaco a plusieurs projets pour les pauvres et les personnes vulnérables, l’Afrique, le Moyen-Orient, raconte le cardinal. Nous pouvons établir des partenariats et collaborations en ce sens, et j’espère que cette visite pourra lancer ce processus. »
En ce qui concerne le statut rare de Monaco qui est un État officiellement catholique, le Saint-Siège voit ce fait « d’abord comme un héritage du passé, mais aussi comme une opportunité ». « Ma présence ici, explique le card. Parolin, veut dire que l’on apprécie encore cette formule, qui permet d’un côté la collaboration très constructive avec l’État dans la distinction et l’autonomie de chaque réalité. La collaboration, et en même temps, la reconnaissance du rôle public de la religion. »
Cette reconnaissance est importante, souligne le cardinal, « dans un monde où l’on a tendance à reléguer la religion dans la vie privée, et à dire qu’elle n’a pas de rapport avec la vie sociale ». Or, « elle a une contribution à apporter, surtout au niveau des principes et valeurs, et dans l’attention aux plus vulnérables et aux plus pauvres, sans toucher à la liberté religieuse ».