« Elles ont été considérées comme des rebelles, parfois même des hérétiques », elles ont « défié le pouvoir et se sont opposées aux hiérarchies masculines pour soulever des problèmes qui se sont révélés ensuite prophétiques ». Le mensuel féminin de L’Osservatore Romano de juillet 2021 s’arrête sur des figures de femmes dérangeantes.
Ces femmes « séismes », peut-on lire dans l’éditorial du numéro, « ont provoqué des secousses inattendues et ont perturbé les équilibres de leur époque, parfois en payant cher le prix de ce désordre ».
Il ne s’agit pas ici de « guerre des sexes », précise Femmes, Eglise, Monde : la question de fond est de « reconnaître la prophétie », surtout « quand elle se présente par des canaux étrangers aux lieux de pouvoir ».
Au fil des pages, surgissent les portraits de Jeanne d’Arc, la religieuse du XVIIe siècle Juana Inés de la Cruz, la laïque espagnole du XXe siècle Maria del Pilar Bellosillo, ainsi que les figures bibliques de Rebecca et Marie Madeleine.
« La prophétie bouleverse les schémas et crée le désordre. elle est fondamentalement dérangeante », affirment les rédacteurs : « Elle n’a pas peur de remettre en question des habitudes et des structures. Ecouter un prophète est toujours un risque, parce que cela implique d’être disposé à abandonner sa zone de confort et à se convertir au niveau personnel et institutionnel. »
« Prophétie et autorité ne s’opposent pas », mais l’autorité « ne doit pas avoir peur d’abandonner des coutumes ou des sécurités » et d’emprunter « un nouveau chemin ». Et les prophètes doivent dépasser « la tentation de l’autoréférentialité », leur don étant « au service du Peuple de Dieu ».